L’économie belge pourrait retrouver son niveau de fin 2019 au début 2022
L’économie belge pourrait retrouver son niveau de fin 2019 au premier trimestre de 2022. Toutefois, l’activité économique sera alors toujours de 3 à 4% inférieure à ce qu’elle aurait été sans la pandémie de Covid-19, a fait savoir vendredi la Fédération des entreprises de Belgique (FEB), lors d’une conférence de presse présentant les résultats de son enquête semestrielle “Focus conjoncture”.
Il ressort des résultats que la plupart des secteurs sondés par la FEB sont beaucoup plus positifs concernant l’activité économique, l’emploi, les investissements et les perspectives qu’en novembre dernier. Une majorité des secteurs s’attend à une activité économique égale ou supérieure à la normale dans six mois. Les investissements seraient également maintenus dans la moitié des entreprises. On peut donc s’attendre à ce que ce redressement perdure et prenne encore plus d’ampleur lors du second semestre de 2021, a indiqué la FEB.
Les signes d’un redressement économique s’illustrent plus concrètement par le fait que 50% des répondants rapportent une activité économique qui est actuellement à un niveau égal ou supérieur à la normale, contre 10% lors de la précédente enquête, en novembre 2020. Concernant les perspectives économiques dans six mois, le regain d’optimisme est encore plus marqué. Désormais, une grande majorité des secteurs sondés s’attendent à une activité égale (50%) ou supérieure (25%) au niveau normal dans six mois. En novembre dernier, seulement deux secteurs anticipaient un niveau d’activité normal et aucun n’envisageait une production supérieure à la normale.
En matière d’emploi, près de la moitié des répondants s’attendent à ce que l’emploi retrouve son niveau normal dans six mois. Certains secteurs comme celui du commerce alimentaire ou des TIC (technologies de l’information et de la communication) estiment que, dans six mois, l’emploi sera même supérieur au niveau normal.
Maintenir les efforts d’investissements
La moitié des répondants déclarent aussi qu’ils comptent maintenir leurs efforts d’investissements dans les six prochains mois au même niveau qu’actuellement. En novembre, seul un bon quart des secteurs avaient cette intention. Encore mieux, a souligné la FEB, désormais 15% des secteurs annoncent une hausse des investissements au cours des six prochains mois.
Il ressort donc de l’enquête que l’économie belge se redresse après la crise extrêmement sévère de 2020. Elle pourrait connaître une croissance de 4,9% en 2021 et retrouver ainsi son niveau de fin 2019 au premier trimestre de 2022. En gros, néanmoins, la crise nous a fait perdre près de 4% à notre activité économique, comparée à l’évolution normale qu’on aurait connue sans la crise sanitaire, a souligné la FEB.
Malgré ces indications positives, la Fédération des entreprises de Belgique a pointé plusieurs risques majeurs qui restent à considérer: l’apparition d’un variant plus virulent ou résistant aux vaccins qui pourrait mettre en péril les progrès effectués; les pertes d’emploi après la fin du régime de chômage temporaire; une vague de faillites au vu de la situation financière pénible de beaucoup d’entreprises ou encore l’impact de la hausse de prix des matières premières sur l’inflation et la compétitivité des entreprises (via l’indexation automatique).
“Malgré la nette amélioration de la situation conjoncturelle, il y a encore beaucoup de pain sur la planche en cette période post-Covid. D’importantes réformes sont à mener pour ramener notre pays sur la trajectoire de 2014-2019 en améliorant notre potentiel de croissance. Il est nécessaire de transformer le fonctionnement de notre marché du travail, de réformer notre système de retraite, de mettre en place une politique de formation axée sur le travail sur mesure plutôt que sur les chiffres, etc. En bref, nous n’avons pas besoin d’une politique de relance, mais plutôt d’un plan de transformation”, a conclu Pieter Timmermans, administrateur délégué de la FEB.
Deux fois par an, la FEB interroge ses fédérations sectorielles pour mesurer la température économique. Sur la base de cette enquête (menée durant les mois de mai et juin), elle a dressé le bilan de la situation économique belge et ses prévisions pour le semestre à venir.