L’économie belge, frappée de plein fouet par la crise sanitaire, a limité la casse
La pandémie de coronavirus a créé une onde de choc d’une ampleur inédite en temps de paix sur l’économie belge. Si la récession a été moins prononcée que prévu, des pans entiers de l’économie restent sous cloche et la levée des mesures de soutien s’annonce comme un exercice particulièrement délicat.
Avec une contraction de 6,2% de son produit intérieur brut (PIB) en 2020, la Belgique a certes connu la plus grave crise économique depuis la Seconde Guerre mondiale, mais la contraction est finalement moindre que la chute de 8,9 voire 10% du PIB qui avait été redoutée dans un premier temps.
La Belgique a fait moins bien que les Pays-Bas (-4,3% du PIB) ou l’Allemagne (-5,5%) mais est dans la moyenne de la zone euro (-6,6%) et fait mieux que d’autres voisins comme la France (-9,3%) ou la Grande-Bretagne (-10%).
L’économie belge a donc montré une certaine résilience face à la crise sanitaire. Après le premier confinement du printemps 2020, elle a nettement rebondi au troisième trimestre. Et le second confinement partiel en cours depuis l’automne a moins fait souffrir l’économie, à l’exception notable de certains secteurs martyrs comme l’horeca, l’évènementiel ou la culture, visés par des mesures de fermeture depuis de longs mois. Avec des sous-secteurs entiers sous cloche et d’autres qui ont retrouvé leur niveau d’avant-crise, c’est un peu comme s’il y avait non pas une mais plusieurs économies belges.
Si la crise a plutôt été bien gérée d’un point de vue économique, avec un recours massif au chômage temporaire, au télétravail et un État qui a dépensé presque sans compter pour éviter l’effondrement, l’avenir proche reste incertain.
L’horeca et la culture sont toujours fermés et d’aucuns craignent une vague de faillites sans précédent qui pourrait faire exploser le chômage. Celui-ci était pourtant en recul, quasi sans discontinuer, depuis une demi-décennie, avant l’apparition du Covid. On constate également que de nombreux Belges sont toujours en chômage temporaire: près de 500.000 en ce début 2021. Un nombre certes plus faible que lors du pic de plus d’un million d’avril 2020 mais plus de quatre fois plus élevé qu’en janvier 2O20, soit avant la pandémie.
L’année 2021 est celle de l’espoir, avec le lancement des campagnes de vaccination, même si ces dernières sont plutôt poussives. L’apparition de variants du virus contraint les États à la prudence et a ralenti la perspective d’un déconfinement total, ce qui augure d’une faible croissance voire d’une nouvelle baisse des PIB au premier trimestre 2021. Pour la Belgique, les modèles de prévision de la BNB (“BREL” et “R2D2”) divergent: la croissance pourrait être de 0,45% ou de… 0 au cours des trois premiers mois de l’année.
La croissance devrait toutefois accélérer au deuxième trimestre et en seconde partie d’année mais il faudrait plusieurs trimestres pour que l’économie retrouve son niveau d’avant-pandémie.
Pendant ce temps-là, la Chine prévoit une croissance d’au moins 6% de son PIB cette année après avoir connu une croissance faible, mais une croissance tout de même, en 2020 (+2,3%).