Le secteur chimique flamand craint des pertes d’emplois si le prix du gaz ne diminue pas
Si les cours du gaz ne se replient pas, des emplois disparaîtront dans le secteur chimique flamand, prévient mercredi l’aile flamande de la fédération sectorielle Essenscia.
“Nous sommes un secteur intensif en énergie. Nos entreprises utilisent de l’énergie pour dissocier des molécules. Et elles utilisent l’énergie comme matière première. Nous sommes doublement affectés“, se désole Ann Wurman, la directrice d’Essenscia Vlaanderen. Les conséquences de la flambée des prix de l’énergie sont donc énormes, d’autant que le prix du gaz est moins élevé aux États-Unis, “d’un facteur de un à 10“, ce qui handicape les entreprises européennes, souligne-t-on.
Les craintes d’une désindustrialisation du Vieux Continent sont réelles. “La situation est très grave. La chimie est à la source de notre prospérité. Si nous voulons la conserver, cela demande des investissements, notamment dans les nouvelles technologies climatiques et environnementales. Mais qui va investir si cela est 10 fois moins cher sur un autre site dans un autre continent“, s’interroge la patronne d’Essenscia Vlaanderen.
La fédération sectorielle attend de l’Europe qu’elle intervienne pour faire baisser les prix du gaz. Une réunion des ministres européens de l’Energie est d’ailleurs prévue ce vendredi. “Des mesures structurelles devront être prises“, réclame Ann Wurman, qui demande de la solidarité de pays producteurs comme la Norvège et les Etats-Unis, importants fournisseurs de gaz à l’Europe.
Le secteur chimique demande également de libérer des droits d’émissions, afin de faire baisser le prix du CO2 et de diversifier au maximum le mix énergétique, notamment en laissant le plus de centrales, y compris nucléaires, ouvertes. Sans mesures, des emplois disparaîtront, redoute-t-on, alors que certaines entreprises ralentissement déjà leur production.