Le PS dénonce “la vérité” que l’Arizona cache sur la dette belge: “La droite est responsable!”

Paul Magnette
Olivier Mouton
Olivier Mouton Chef news

Le président socialiste Paul Magnette et l’Institut Emile Vandervelde mettent en avant la mauvaise gestion de la droite au pouvoir depuis les années 1970. La gauche, au contraire, “rétablit les comptes”. Une campagne alors que le gouvernement De Wever peine à s’entendre sur les économies à réaliser. 

“Y’a plus d’argent, les caisses sont vides, c’est de la faute des socialistes au pouvoir, on est obligés de faire des économies… c’est ce que la droite nous répète à longueur de journée.” Paul Magnette, président du PS, ironise dans une vidéo publiée cette semaine pour dénoncer “la vérité cachée de la dette” belge. 

C’est faux, archi-faux et je vais vous le démontrer”, plaide Paul Magnete. Voilà la démonstration. 

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Depuis les années 1970… 

“Au cours des quarante dernières années, chaque fois que la droite a été au gouvernement sans les socialistes, le déficit s’est creusé, la dette s’est creusée, souligne le numéro un socialiste. Et chaque fois que les socialistes sont revenus au gouvernement, nous avons pris nos responsabilités et rétabli les comptes.” 

Pour justifier son propos, Paul Magnette évoque un tableau repris dans “un grand journaliste économique flamand, De Tijd, proche des milieux d’affaires.” Depuis les années 1970, les tendances sont claires. La première chute “catastrophique”, avec un déficit qui plonge jusqu’à -15%, survient sous les gouvernements Martens – Gol, associant chrétiens-démocrates et libéraux, sans les socialistes. Qui va rétablir les comptes? Le gouvernement Dehaene, “en réalité le gouvernement Dehaene – Di Rupo”, dit Magnette, avec des mesures difficiles, dont le Plan Global, pour redresser la barque au début des années 2000. 

Ensuite, selon Magnette qui cite le Tijd, les années Verhofstadt sont assez stables, la chute financière de 2008 provoque une chute “dont personnes n’est responsable”, avec la nationalisation des banques. “Qui a rétabli les comptes, le gouvernement Di Rupo, dirigé par un socialiste. Puis, qui a de nouveau plombé les comptes? Le gouvernement MR – N-VA de Charles Michel, qui a fait des réformes fiscales importantes sans effet retour, dit le PS. Suit la crise du Covid dont, là non plus, “personne n’est responsable”. “Mais après avoir fait des efforts, on a réduit le déficit à 3%.” 

Règle générale, donc: la droite plombe la situation.  

“Je suis très inquiet” 

C’est encore le cas avec le gouvernement De Wever, dénonce Paul Magnette. “Je suis très inquiet. Ce gouvernement a hérité d’un déficit de 24 milliards, ce n’est pas rien, mais on peut parfaitement revenir à l’équilibre à l’échelle d’une législature. Sous le gouvernement Di Rupo, on avait un déficit de 28 milliards et on a remonté la pente, sans faire de casse sociale. C’est possible. Mais le gouvernement De Wever fait l’inverse, il va doubler le déficit.”  

Dans une note, l’Institut Emile Vandervelde, services d’études, tire la sonnette d’alarme. “Des institutions indépendantes (Cour des comptes, Bureau fédéral du Plan et Comité de monitoring) ont réalisé des projections sur la base des mesures inscrites dans l’accord de gouvernement Arizona. Sur la base de ces projections, force est de constater que ce gouvernement n’atteindra pas ses objectifs budgétaires. Que peut-on constater? Le déficit en 2030 double par rapport à 2024. Le déficit en 2030 s’élève à près de 6 % de PIB, loin de l’objectif de -3 % annoncé par le gouvernement Arizona. Pour l’ensemble de la Belgique, sous l’effet des gouvernements des droites, le déficit projeté est encore plus important et s’élèverait à 6,5 % du PIB. La démonstration que leurs choix politiques sont non seulement injustes mais aussi inefficaces!” 

Suite de l’argumentation: “Depuis 2013, les déficits publics s’expliquent par une baisse des recettes et non par une augmentation des dépenses. Les dépenses ont en effet diminué de 2,6 % du PIB, environ 15,5 milliards EUR en moins. Dans le même temps, les recettes ont diminué de 3,6 % du PIB, environ 21,46 milliards EUR en moins. Lors de la période 2014 à 2019, le mouvement a été significatif avec une baisse des recettes de 2,5 % de PIB. Le gouvernement De Wever va renforcer cette spirale négative, en sabrant dans la sécurité sociale au bénéfice de la défense, et en diminuant les recettes.” 

Ce message survient, précision importante, alors que la conclusion du conclave budgétaire n’est pas encore connue. Mais selon le PS, voilà une tendance lourde. 

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