Le pouvoir d’achat a grimpé sous la Vivaldi, sauf pour les revenus plus faibles

Le pouvoir d’achat des Belges durant l’investiture du gouvernement Vivaldi a augmenté en moyenne de 1,4%, bien que ce pouvoir d’achat ait diminué au cours de l’année écoulée. Aucune augmentation, ni diminution n’a toutefois été constatée pour les revenus les plus faibles, rapporte une étude menée par des économistes de l’université de Gand et publiée jeudi.

Les économistes Gert Peersman, Koen Schoors et Milan van den Heuvel ont calculé l’évolution du pouvoir d’achat durant le règne du gouvernement fédéral mené par Alexander De Croo, entre octobre 2020 et mars 2024, en analysant les données des transactions bancaires de 900.000 ménages belges.
Sur l’ensemble de l’investiture, le pouvoir d’achat a grimpé en moyenne de 1,4%. Cette hausse était même de 3,2% en 2021 et 2022, mais à partir de février 2023, la moyenne a chuté de 1,8 point de pourcentage.

La baisse observée depuis 2023 s’explique par le fait que les salaires et aides sociales sont indexés sur l’indice des prix à la consommation. Celui-ci a été largement surestimé en 2021 et 2022, selon les économistes gantois, entraînant une “augmentation artificielle du pouvoir d’achat”. À partir de début 2023, c’est le contraire qui s’est produit, avec une sous-estimation de l’inflation. Ces effets s’expliquent par une différence importante entre les statistiques officielles et les coûts énergétiques réels des ménages. Les factures d’énergie ont beaucoup moins augmenté en 2022 et moins diminué en 2023 que ce que suggèrent les statistiques.

“Un facteur important du sentiment croissant de défiance du politique et du succès des partis radicaux”

L’augmentation du pouvoir d’achat a surtout concerné les revenus plus élevés. Si l’on divise les revenus en cinq groupes, on constate que le pouvoir d’achat a baissé pour les deux derniers quintiles. Dans le groupe des 20% de revenus les plus faibles, le pouvoir d’achat a baissé de 2,7% en moyenne, tandis que dans le quintile supérieur, il a baissé de 0,6%. Le groupe des 20% de revenus les plus élevés ont eux connu un pouvoir d’achat supérieur de 4,5% en trois ans et demi.

Les auteurs de l’étude estiment que ces résultats peuvent “être un facteur important du sentiment croissant de défiance du politique et du succès des partis radicaux“. Ils suggèrent notamment que les fluctuations du pouvoir d’achat dues à l’indexation automatique soient à terme effacées. Pour ce faire, l’indice des prix à la consommation pourrait être calculé sur la base des prix de l’énergie effectivement payés, et non sur les tarifs affichés pour les nouveaux contrats.

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