Le patronat irrité par les syndicats: “On n’éteint pas un feu avec de l’essence”
La FEB et l’UWE dénoncent la grève de ce 9 novembre, mais aussi l’attitude des syndicats dans le cadre de la concertation sociale. “C’est hallucinant!’ Et de plaider pour une “approche commune”.
Les organisations patronales sont irritées par la grève générale qu paralyse partiellement le pays ce 9 novembre, mais aussi par l’attitude des syndicats dans le cadre de la concertation sociale.
“Lundi soir, les partenaires sociaux se sont réunis pour une ultime tentative de trouver un accord sur la norme salariale et la répartition de l’enveloppe bien-être, soulignent Pieter Timmermans et Monica De Jonghe au nom de la Fédération des entrerpises de Belgique (FEB). Bien que tous les signaux d’alarme soient au rouge dans les entreprises, nous avons constaté que les représentants syndicaux n’étaient pas disposés à conclure un accord. De cette manière, ils mettent la balle dans le camp du gouvernement. C’est hallucinant!“
“Nous n’avons pas d’autres mots pour le dire, poursuivent les représentants de la FEB. Ils n’ont plus de circonstances atténuantes. Faire sauter la concertation est facile, mais témoigne d’un sens des responsabilités particulièrement faible, sachant que la liste des chiffres inquiétants s’allonge de jour en jour. Les entreprises sont aux prises avec une fièvre inflationniste sans précédent, le recours au chômage temporaire continue d’augmenter, le travail intérimaire – un indicateur clé du cycle conjoncturel – diminue de mois en mois, et les marges se réduisent de cinq points de pourcentage, ce qui entraîne un gel ou un ralentissement des investissements. La confiance des chefs d’entreprise est en chute libre, ce qui risque de paralyser la croissance économique de notre pays en 2023. Par ailleurs, si la spirale prix-salaires persiste et que l’inflation continue à grimper, une récession sera quasi inévitable en 2023.”
“Dans le contexte actuel, se focaliser exclusivement sur le pouvoir d’achat constitue une menace pour les emplois de demain, ajoute la FEB. Nous avons désormais surtout besoin d’un accord tripartite entre les syndicats, les employeurs et le gouvernement, où chacun assume sa part des coûts, sans les répercuter sur les entreprises (via l’indexation des salaires) et les générations futures (via le déficit budgétaire). Mettre la balle dans le camp du gouvernement, c’est choisir la voie de la facilité et fuir sa propre responsabilité.”
“Seule une approche commune”
L’Union wallonne des entreprises (UWE), pour sa part, rappelle qu’elle a déjà exprimé sa compréhension au sujet de la situation diffiicle des ménages. “Les entreprises contribuent à cette qualité de vie, notamment en donnant de l’emploi à près de 800.000 personnes en Wallonie et en créant de la valeur, à la source du financement de tous nos besoins collectif”, dit-elle. Mais elle regrette la grève générale de ce mercredi.
Pour son administrateur délégué, Olivier de Wasseige, “la difficulté majeure des entreprises aujourd’hui est de continuer à produire, à maintenir l’emploi, à créer de la valeur, voire à subsister, alors qu’elles sont elles-mêmes confrontées à ces hausses de coût (travail, énergie, matières ….) et ce, dans un environnement où d’autres, en Europe et dans le monde, ne font pas face à ces mêmes contraintes”.
L’UWE comprend dès lors très mal que de nombreuses entreprises, fondamentalement porteuses des solutions pour redresser notre région et contribuer à l’amélioration de la qualité de vie des Wallon.ne.s, mais aussi terriblement impactées par la situation actuelle, fassent l’objet de blocages et soient contraintes à l’arrêt durant toute cette journée. Alors que certains disent que cette grève ne se fait pas contre les entreprises, il est regrettable de constater que nombre d’entre elles sont les cibles illégitimes de cette journée d’action.
“Seule une approche commune, basée sur une compréhension mutuelle, permettra aux entreprises et travailleurs de trouver des solutions pour relever les difficultés auxquelles toutes et tous sont confrontés actuellement “, conclut Olivier de Wasseige.
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