Le “kern” se penche sur le contrat de distribution des journaux et magazines, les syndicats inquiets
Le comité ministériel restreint (“kern”) du gouvernement fédéral se penche cet après-midi sur le nouveau contrat de distribution des journaux et magazines pour 2024-2028, une concession qui pourrait être retirée à bpost au profit de deux concurrents.
Selon les journaux De Tijd et L’Echo, le SPF Économie recommande d’attribuer le contrat aux concurrents PPP pour la distribution des journaux, tandis que Proximy l’emporterait pour celle des périodiques, au terme d’une procédure d’appel d’offres européen.
L’action bpost a perdu plus de 10% lundi matin à la bourse de Bruxelles, après ces informations.
La concession presse a été récemment réduite de 175 millions à 125 millions d’euros par an, mais pèse toujours pour plusieurs milliers d’emplois chez bpost. En outre, l’entreprise est dans la tourmente depuis bientôt un an. L’ancien CEO Dirk Tirez et deux top-managers ont démissionné à la suite d’irrégularités présumées dans l’attribution du premier contrat de distribution de journaux et de magazines. Trois autres contrats sont également dans le viseur depuis avril.
Le dossier est chargé politiquement, et il n’est pas sûr qu’il sera discuté au fond dès ce lundi.
Les syndicats inquiets
La perte de la concession de presse représenterait “une très mauvaise nouvelle” pour bpost et menacerait l’emploi au sein de l’entreprise postale, ont alerté lundi les syndicats en front commun (CGSP/CSC/SLFP).
Près de 4.500 salariés sont impliqués dans le processus de livraison des journaux en Belgique. “L’avenir de nos distributeurs risque d’être impacté”, soulignent les syndicats de bpost. “Leurs contrats de travail pourraient être interrompus, avec comme conséquence qu’ils se retrouvent au chômage.”
Outre la question de l’emploi, le front commun syndical s’interroge également sur la qualité de la distribution des journaux en cas d’attribution de la concession de presse à une entreprise privée. “Bpost est la seule entreprise capable de gérer cette mission sur le plan logistique et opérationnel. Les sociétés qui obtiendraient ce marché seront-elles à même de garantir une telle qualité?”