Le gouvernement De Croo mise sur l’hydrogène et ajuste sa stratégie énergétique

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Olivier Mouton
Olivier Mouton Chef news

L’hydrogène est une priorité. Au même titre qu’une diversification maximale de l’approvisionnement: renouvelable, nucléaire, gaz. “Si nous faisons les bons choix, nous pouvons faire un pas de géant par la suite’, dit le Premier ministre. Une étude d’Elia va estimer les besoins du futur.

“”L’ambition du gouvernement fédéral est de faire de notre pays un carrefour européen de l’énergie (GNL, électricité et hydrogène). Nos entreprises belges y jouent un rôle central de véritable pionnier.” Ce mardi 18 octobre, le Premier ministre, Alexander De Croo, a présenté au port d’Anvers l’ambition revue à la hausse de notre pays en matière d’hydrogène, un vecteur d’énergie appelé à jouer un rôle important dans le mix du futur, pour la mobilité, mais aussi et surtout pour l’industrie.

Message subliminal du locataire du Seize: si la Belgique et l’Europe risquent bien de connaître “cinq à dix hivers difficiles”, comme il l’avait évoqué lors de sa rentrée, cela n’empêche pas de penser à demain avec l’hydrogène, mais aussi la première île énergétique en Europe, des éoliennes supplémentaires en mer, un renforcement de la capacité GNL. “Forts d’un cadre clair, nous donnons un sérieux coup d’accélérateur à la transition vers plus de renouvelable, nous renforçons notre indépendance énergétique et accentuons la diversification de nos partenaires énergétiques et nous protégeons la compétitivité de notre industrie. Nous préparons notre pays à l’avenir.”

“Oui, nous serons confrontés à cinq hivers difficiles, persiste Alexander De Croo. Mais si nous faisons les bons choix stratégiques maintenant et faisons les choses correctement, nous pouvons faire un pas de géant par la suite. Et c’est de cela qu’il s’agit aujourd’hui.”

Elia à la manoeuvre

Pour l’instant, la sécurité d’approvisionnement n’est a priori pas menacée en Belgique, insiste Alexander De Croo. Même si le risque zéro n’existe pas. La solidarité européenne et la perspective d’un détachement total du gaz russe nécessitent toutefois que la stratégie belge soit réajustée. En prenant le temps. Elia, gestionnaire du réseau de transport d’électricité, a été chargée d’une nouvelle étude sur les besoins du futur dans un contexte de changement permanent. Alors, seulement, le gouvernement fédéral tranchera.

C’est dans ce cadre que la question de la prolongation de réacteurs nucléaires complémentaires est analysée “sans tabous”, répéte-t-il au fil des interviews. Celle de Doel 4 et Tihange 3 est déjà acquise, mais les négociations avec Engie sont fastidieuses et certains partenaires de la majorité, dont le président du PS, Paul Magnette (PS), perdent patience. Au Seize, on reste confiant sur la volonté des deux parties d’aboutir.

Deux ou trois autres réacteurs nucléaires supplémentaires pourraient être prolongés – c’est le voeu du MR et du CD&V -, mais l’enjeu de la sécurité est réel. Dans le secteur nucléaire, on regrette en outre que ce soit Elia qui détermine le cadre: de par sa mission de “transporteur d’énergie”, l’entreprise serait trop peu consciente de l’enjeu que représente l’indépendance énergétique, regrette-t-on. Et la loi de 2003 sur la sortie du nucléaire doit être revue pour permettre d’investir dans le nucléaire du futur.

Le Premier ministre libéral flamand insiste, toutefois: davantage de renouvelable et du nucléaire, oui, mais il ne faut pas exclure le gaz pour autant. A une condition: qu’il ne vienne plus de Russie. Le maître mot? Il faut diversifier, tous azimuts, les sources d’énergie. Pour un petit pays comme le nôtre, c’est la première leçon à retenir de la crise actuelle.

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