Le futur commissaire européen belge devrait être un libéral francophone: Reynders, Michel ou Wilmès?
Les partis flamands ne sont guère intéressés par ce poste qui coûte cher lors du casting gouvernemental. Le commissaire sortant, Didier Reynders, est candidat à sa succession, mais il pourrait faire face à des adversaires en interne.
Le futur commissaire européen belge sera-t-il un libéral francophone? La probabilité est grande, au vu de l’artithmétique et de désirs des uns et des autres, d’autant que la fonction ne soulève apparemment pas les foules en Flandre. Didier Reynders, commissaire sortant, est candidat à sa propre succession, après sa déconvenue au Conseil de l’Europe: il l’a publiquement affirmé au début de ce mois. Banco?
D’autres profils libéraux pourraient s’imposer, a priori, comme celui de Charles Michel, président sortant du Conseil européen, mais si cela semble peu probable au vu de ses relations peu cordiales avec la présidente de la Commission, Ursula Von der Leyen, qui vient d’être réélue à cette fonction. Le nom de Sophie Wilmès était également évoqué, mais celle-ci vient d’être nommée vice-présidente du parlement européen et souhaite s’y investir. Mais un poste de commissaire européen ne donne-t-il pas plus de pouvoir?
Pourquoi un libéral francophone?
Le sujet est au coeur des négociations à la table de l’Arizona. La présidente de la Commission européenne, Ursula Von der Leyen, devrait demander aux différents pays de proposer leur candidat d’ici la mi-août. En l’occurrence, elle demanderait à chacun deux noms, une femme et un homme, afin d’assurer la parité au sein de l’instance. Sauf s’il s’agit d’un candidat sortant…
Au vu de l’arithmétique au sein de la future coalition, le MR aurait droit à quatre postes ministériels. Il lui serait plus “facile” de sacrifier un de ceux-ci pour consacrer une destinée européenne. Le CD&V et Vooruit ne seraient guère tentés par cette perspective, eux qui ne disposeraient que de deux postes de ministres. Le nom de Frank Vandenbroucke, ministre socialiste sortant, est apparu, mais le principal intéressé ne serait guère intéressé: il souhaite prolonger à la Santé.
Quant à la N-VA, selon De Standaard, elle disposerait également de quatre portefeuils ministériels, mais devra potentiellement compter avec la probable arrivée de son président, Bart De Wever, au Seize, rue de la Loi. Et son mentor européen, Johan Van Overtveldt, pourrait jouer un rôle au Budget ou aux Finances. L’envie n’est donc pas énorme dans le rang des nationalistes. Le quotidien flamand conclut bel et bien que ce poste de commissaire européen n’est pas en odeur de sainteté au nord du pays.
Reynders en favori, mais…
Didier Reynders serait le favori, en tant que candidat auto-déclaré. Il avait toutefois raté une première fois le coche lors des négociations pour la formation de la Suédoise, en 2014, au profit de le CD&V Marianne Thyssen, et il sait d’expérience que rien n’est jamais acquis.
Charles Michel? Le président du Conseil européen termine son “top job” et est “disponible”, selon le terme diplomatique. Le duo qu’il a composé avec Ursula Von der Leyen a toutefois été glacial et la perspective de le voir rejoindre une équipe qu’elle dirige est loin d’être évidente. David Clarinval étant le plussouvent cité pour rester vice-Premier ministre fédéral, Michel pourrait-il viser le poste de ministre des Affaires étrangères?
En tout état de cause, Sophie Wilmès semble avoir fait le choix du parlement européen en y décrochant un poste de vice-présidente. Cela dit, en Belgique, il ne faut jamais dire jamais à rien, d’autant que ce poste est important et influent. Par ailleurs, qu’arrivera-t-il si Bart De Wever décide finalement… de ne pas devenir Premier ministre?
En tout état de cause, pour l’Europe, il faudra avancer ses pions en août.
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