Le cordon sanitaire est rompu : deux partis s’allient au Vlaams Belang à Ranst

En Belgique, on a réprimé le précédent parti extrémiste flamand Vlaams Blok. Il a resurgi sous le nom de Vlaams Belang et est donné grand gagnant des sondages (possiblement des urnes) en Flandre aujourd’hui. © Belgaimage

Le cordon sanitaire a été rompu à Ranst, dans la province d’Anvers, où la liste locale PIT a décidé de s’allier au parti d’extrême droite Vlaams Belang, a appris Belga samedi de source sûre. C’est la première fois que le cordon sanitaire est rompu et que le parti d’extrême-droite flamand parvient à se hisser dans une majorité.

La liste PIT, du libéral et ancien maïeur Lode Hofmans, a en effet décidé de sceller un accord avec le Vlaams Belang et le nouveau parti local Vrij Ranst après les dernières élections communales.

Le 13 octobre, PIT est arrivé en tête du scrutin avec 25 sièges, devant la N-VA du bourgmestre sortant Johan De Ryck (10 sièges). Les écologistes de Groen, qui gouvernaient avec les nationalistes ces dernières années, sont tombés à 3 sièges, soit autant que le Vlaams Belang et le nouveau parti libéral Vrij Ranst. Bart Goris, qui tirait la liste PIT, est pressenti pour ceindre l’écharpe maïorale ces six prochaines années.

Première fois que le cordon sanitaire est rompu en Belgique

À Ninove, le Vlaams Belang de Guy D’haeseleer a obtenu une majorité absolue aux dernières élections communales et peut donc gouverner seul. Le cordon sanitaire est une spécificité belge. Exclusivement politique en Flandre, il est à la fois politique et médiatique du côté francophone. Il remonte au début des années 1990. Lors des élections législatives du 24 novembre 1991, qualifiées de « dimanche noir », le Vlaams Blok (rebaptisé Vlaams Belang à la suite d’une condamnation judiciaire pour racisme) avait effectué une percée électorale sans précédent, totalisant alors 12 sièges sur 212 à la Chambre des représentants. En réaction, les cinq partis démocratiques flamands se sont engagés à exclure l’extrême-droite de toute coalition politique, quel que soit le niveau de pouvoir.

L’Open VLD et le CD&V excluent leurs membres qui se sont alliés au Vlaams Belang à Ranst

L’Open VLD et le CD&V ont décidé samedi d’exclure les membres de leur parti respectif qui se sont alliés à l’extrême-droite à Ranst, en province d’Anvers, après les élections communales du 13 octobre. « Nous ne collaborons pas avec le Vlaams Belang. » C’est en ces termes que l’Open VLD a annoncé samedi l’exclusion des membres de son parti qui figuraient sur la liste Vrij Ranst.

L’accord conclu entre Vrij Ranst et le Vlaams Belang l’a été sans consulter l’Open Vld, a précisé le parti libéral. « Comme tout le monde, j’ai appris par la presse que Vrij Ranst allait collaborer avec le Vlaams Belang. Cet accord a été scellé à notre insu », a souligné la présidente des libéraux flamands Eva De Bleeker, confirmant que plusieurs membres de son parti figuraient sur la liste Vrij Ranst.

Les statuts de l’Open VLD sont clairs sur toute collaboration avec l’extrême-droite : « les représentants de l’Open VLD ne collaboreront sous aucune forme avec des partis ou des groupes qui poursuivent des objectifs contraires à la Déclaration universelle des droits humains », rappelle le parti libéral flamand dans un communiqué.

La liste PIT compte, elle, trois élus membres du CD&V. Leur carte de parti leur a été retirée, a souligné la formation chrétienne-démocrate. « Nous n’accepterons jamais que des membres du CD&V s’allient au Vlaams Belang. Nos principes et nos valeurs démocratiques sont plus importants que quelques fonctions », se sont indignés les chrétiens-démocrates flamands. De son côté, la N-VA a indiqué samedi qu‘aucun membre de son parti ne figurait parmi les listes locales alliées au Vlaams Belang.

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