Le commerce de diamants enregistre des chiffres “catastrophiques”

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Le négoce de diamants est occupé à s’effondrer en Belgique, enregistrant des chiffres “catastrophiques”, analyse vendredi la Banque nationale (BNB). Plusieurs facteurs expliquent cette situation, dont le traitement des diamants qui s’est délocalisé vers l’Inde et les conséquences de la guerre entre la Russie et l’Ukraine.

Les importations et les exportations de diamants sont en perte de vitesse depuis plusieurs années déjà. Il n’y a pas eu un seul mois depuis début 2023 au cours duquel le négoce de diamants a enregistré un taux de croissance positif par rapport au mois correspondant de l’année précédente. Les taux de croissance sont structurellement négatifs et compris entre -25 et -45% selon les mois.

Si, en 2014, les importations et les exportations de diamants pointaient encore à quelque 15 milliards d’euros, elles ne comptabilisent plus que 8,5 milliards d’euros en 2023, ce qui représente une diminution de près de moitié, situe la BNB. 

La part du diamant dans le commerce total est revenue de plus de 4% à moins de 2% dans cet intervalle de presque dix ans, et les chiffres pour 2024 ne laissent voir aucune amélioration, préfigure-t-elle.

Montée du diamant synthétique

Le secteur diamantaire est aussi en décrochage au niveau mondial. La demande s’érode, ce qui fait enfler les stocks et comprime les prix. Les producteurs envisagent même d’instaurer des restrictions de production. 

L’avènement du diamant synthétique, particulièrement populaire aux États-Unis, le plus gros consommateur de diamants au monde, entrave davantage encore la demande, poursuit la Banque nationale. Le ralentissement de la croissance économique en Chine, deuxième plus vaste marché à l’exportation, pénalise également le secteur.

Plusieurs autres facteurs spécifiques à la Belgique jouent également un rôle. Le traitement des diamants – activité historiquement importante à Anvers – s’est en grande partie déplacé vers l’Inde, qui pratique des coûts de la main-d’œuvre moins élevés, constate la BNB. Le négoce de diamants bruts a sensiblement régressé et la Belgique est plutôt devenue un centre axé sur le commerce de diamants finis.

La compétitivité du secteur belge à l’échelle internationale a également été mise à mal par l’apparition de nouveaux acteurs tels que le Botswana et les retombées du boycott occidental des diamants russes, dont certains, qui transitaient auparavant par la Belgique, sont désormais commercialisés à Dubaï.

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