Fin du feuilleton de l’été? L’annonce par le MR du licenciement du chauffeur de son président après la saga de la carte PMR est commentée dans tous les sens. La décision est censée clôturer l’affaire, mais cette fable pourrait coller comme un sparadrap au doigt du libéral. Qui en serait lui-même attristé.
C’est la fable du courant électrique et du fusible, qui saute à la fin. Le MR a annoncé mardi soir le licenciement du chauffeur de Georges-Louis Bouchez après la triste saga de l’été autour des cartes PMR.
Le courant électrique, c’est cette fougue du président libéral, omniprésent dans les médias et fier d’être un libéral ayant atteint 30% des voix aux élections de 2024, accession au pouvoir à la clé. Le fusible, c’est la résistance face à ceux, nombreux, qui lui veulent du mal et, désormais, ce “subalterne” ayant perdu son emploi dans la bagarre générale pour préserver l’intégrité présidentielle.
“Respect des règles”
Pour rappel, la voiture du chauffeur du président – la sienne, propre… – aurait stationné avec une carte PMR depuis un certain temps, alors que la personne à qui appartenait la carte, le père du chauffeur, était décédé. Georges-Louis Bouchez et sa compagne auraient utilisé le véhicule sporadiquement, pour aider, sans être conscient de cette fraude.
L’histoire a pris un nouveau tour après la vive discussion entre le président libéral et une journaliste de la RTBF: le texte incriminé était truffé de fautes, l’enregistrement a fuité on ne sait comment et la polémique a rebondi.
Nouvelle épisode, donc, avec ce licenciement du chauffeur concerné. Le communiqué du MR est lapidaire: “Après vérifications et entretiens complémentaires, le Président du MR a décidé de licencier son chauffeur. En raison de la préservation de la vie privée de celui ci, aucun autre commentaire ne sera fait. Le MR rappelle son attachement aux respects des règles et à la rigueur de gestion.”
Rideau? C’était le souhait en réaffirmant la droiture du parti et de celui qui le représente.
Contraint et forcé
Les quotidiens du groupe SudInfo affirment toutefois que cette décision est intervenue après une autre conversation téléphonique – décidément… – entre un journaliste et le président libéral.
“Ce lundi, Sudinfo a contacté le porte-parole de Georges-Louis Bouchez, pour le confronter aux bruits récurrents qui couraient, sur un décès datant de plusieurs années, avec même une date précise évoquée. L’homme semblait surpris alors que l’affaire se tassait petit à petit.”
Autrement dit, la fraude aurait duré plus longtemps qu’estimé. La décision du licenciement serait intervenue “suite à votre appel”, précise le quotidien.
De quoi alimenter à nouveau la machine à soupçons.
Attristé ou scandalisé
Georges-Louis Bouchez aurait, lui, été affecté de devoir prendre cette décision, tant les liens noués avec celui qui le conduisait étaient devenus amicaux.
Parmi les réactions, sous le communiqué du MR sur X, il y a ce ressenti-là. “C’est vraiment quelqu’un de fort sympathique et compétent, souligne, notamment, Damien Ernst, professeur à l’ULg, qui l’avait rencontré. Je comprends la décision mais cela m’attriste. J’espère qu’il saura rebondir. Tout le monde peut faire des erreurs.”
“Bravo les hordes de gauchistes, s’exclame un autre. Un malheureux vient de perdre son boulot…”
La tonalité plus générale consiste toutefois à regretter que le “fusible” saute. “Toudi les ptits qu’on spotche”, ramasse en wallon Thomas Dermine (PS), bourgmestre de Charleroi.
“Quelle honte!, commente un autre. Maintenant, c’est le chauffeur qui trinque! J’espère et lui conseille fortement de se diriger vers le Tribunal du Travail!”
“C’est toujours plus simple de s’en prendre au chauffeur qu’à son propre président…, ajoute un autre. À croire que GLB n’était pas au courant de la situation.”
A vrai dire, chacun choisira son camp et, comme le signale le communiqué du MR, le débat est clos car “aucun autre commentaire ne sera fait”.
En attendant, cette fable de l’été pourrait laisser des traces. D’autant qu’elle a été exagérée par les médias, ajoutera GLB, qui avait vivement critiqué les journalistes dans un long communiqué.
Heureusement pour lui, les élections sont dans quatre ans et beaucoup d’eau coulera d’ici là.