Le blues des millenials belges: pourquoi notre “génération Y” se montre très inquiète pour l’avenir
Le 8e “Millenial Survey”, une étude annuelle de Deloitte réalisée auprès de personnes nées entre 1983 et 1994, ne montre guère de résultats optimistes. Seuls 38% des interrogés pensent, par exemple, que le monde des affaires a un impact positif sur la société. La “génération Z”, la suivante, se veut aussi très soucieuse. Voici les détails.
Le constat est clair. Et il peut interpeller. Les conclusions de l’enquête de Deloitte, “Millenial Survey”, 8e du nom, qui a pour objectif de dresser un portrait de ce que pensent globalement la “génération Y” sur la situation économique, sociale et politique mondiale, se veulent pessimistes.
Le rapport de l’étude version 2019, qui s’appuie sur les réponses de plus de 13.000 milléniaux (nés entre 1983 et 1994, dans ce cas précis), issus de 42 pays différents, dont 301 Belges, constate que, face à la rupture qui se confirme sur les plans technologique et sociétal, les milléniaux et la génération Y sont déçus par les institutions traditionnelles, sceptiques quant à la motivation des entreprises et pessimistes à propos des progrès économiques et sociaux.
L’opinion que se font les milléniaux belges à propos des entreprises et du monde des affaires continue de se dégrader. Seuls 38% d’entre eux, contre 55% de leurs pairs dans le monde, pensent que les entreprises en général produisent un impact positif sur la société dans laquelle ils évoluent. En 2018, ils étaient encore 43% à le penser.
“Les entreprises devront beaucoup travailler pour redresser cette image et convaincre les milléniaux qu’elles sont capables et qu’elles ont la volonté de renforcer leur impact sur la société“, déclare Nathalie Vandaele, Human Capital Lead chez Deloitte Belgium. “Pour continuer à attirer des talents, il est capital que les entreprises prennent des mesures et qu’elles ajustent leurs stratégies de recrutement et de communication en travaillant en collaboration étroite avec les milléniaux qui sont déjà actifs au sein des sociétés.”
Pessimisme quant à la situation économique et politique mondiale
Mais les résultats ne s’arrêtent pas à ce constat. L’étude va plus loin. Cette année, dans le cadre de son analyse continue des milléniaux et, à présent, de la génération Z, Deloitte a mis au point et lancé un nouvel outil appelé “MillZ Mood Monitor”. Cet outil suit l’évolution, d’année en année, de l’optimisme des répondants à propos de grands thèmes politiques, personnels, écologiques et socio-économiques. Les scores reposent sur les réponses liées à des opinions économiques, sociopolitiques, personnelles, environnementales et commerciales.
“Dans le premier Mood Monitor, les milléniaux belges ont atteint un score de 25 sur 100, nettement inférieur à celui de leurs pairs au niveau mondial (39). Dans les marchés émergents, les milléniaux ont atteint un score encore plus élevé (48). Le Mood Monitor continuera de suivre les milléniaux et révélera si les entreprises parviennent à combler davantage le fossé qui les sépare sur le plan de leurs perceptions respectives”, explique Nathalie Vandaele.
Cette partie de l’étude nous apprend que les “millenials” belges sont bien moins confiants que leurs pairs quant à l’amélioration de la situation économique, sociale et politique globale. En détail, ils sont 15% (contre 26% dans le monde) à penser que les conditions économiques vont s’améliorer l’année prochaine, et seulement 12% (contre 22% du total des personnes interrogées) pensent que les choses s’amélioreront sur le plan sociopolitique.
La cybersécurité et la sécurité des données ne sont pas une priorité
Alors que les entreprises investissent massivement dans la cybersécurité et la sécurité des données, 30% des milléniaux belges ne se soucient pas d’être victimes d’une fraude en ligne ou d’une infraction à la sécurité des données personnelles. Ils ne pensent pas non plus que les institutions ou les personnes en général devraient en faire plus pour se protéger. Plus de la moitié des milléniaux (56%) ne pensent pas que les entreprises (technologiques) devraient intensifier leurs efforts pour protéger les données personnelles et la sécurité en ligne.
“Ici aussi, on constate que les entreprises et les millénials ne sont pas sur la même longueur d’onde”, souligne Nathalie Vandaele. “De la récession économique, il y a une dizaine d’années, à la Quatrième révolution industrielle, les milléniaux et la génération Z ont traversé une période unique où tout change: connectivité, confiance, confidentialité, mobilité sociale, travail. Les chefs d’entreprise de la prochaine génération accordent surtout de la valeur à la transparence. Ils ne font pas de la cybersécurité ni de la sécurité des données une priorité. L’éducation peut jouer un rôle important pour sensibiliser davantage ceux et celles qui ne sont pas encore sur le marché du travail. De leur côté, les entreprises peuvent veiller à ce que davantage de milléniaux parmi leur personnel prennent conscience de la priorité qui doit être accordée à la sécurité des données”, termine Mme Vandaele.
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