“Le BioPark de Charleroi va se diversifier vers l’AgriTech et la défense” 

Dominique Demonté a de l'ambition pour le BioPark. © pg
Olivier Mouton
Olivier Mouton Chef news

Dominique Demonté, CEO du hub de biotech qui fête ses vingt-cinq ans, met sur la table trois axes de développement pour préparer l’avenir et faire face à la période plus difficile traversée par le secteur. Des collaborations avec la Flandre et une ouverture internationale en vue. Il s’intéresse aussi à la Chine. 

Le Biopark de Charleroi fête ses vingt-cinq ans et organise ce mercredi un grand événement pour mettre la ville au centre de l’attention. En un quart de siècle, il s’est développé pour atteindre une taille respectable et accumule des chiffres prometteurs: plus de cent entreprises, 3500 professionnels qualifiés, 37500 m2 d’incubateur et plus de 3,2 milliards d’euros de transactions cumulées.

“Cela nous place dans les hubs mid-size au niveau européen”, se félicite son CEO Dominique Demonté. Face aux difficultés du secteur, toutefois, il insiste sur trois axes de développement

Elargir le champ d’activités

“Notre premier axe, c’est un élargissement intelligent de notre champ d’activités”, nous dit-il. “L’AgriTech et la défense sont des prolongements naturels pour nous. Notre focus sur la santé est clair, il ne va évidemment pas disparaître, mais cela aurait du sens de s’intéresser à l’utilisation de la biologie moléculaire afin de garantir notre sécurité alimentaire. La défense, ce n’est pas une surprise vu les montants qui vont être investis dans ce secteur. Le BioPark a été labellisé comme centre test dans le réseau Diana (pour accélérer les innovations de l’Otan. Nos sociétés peuvent développer de nouveaux marchés. Les grands hubs de biotechnologie s’orientent déjà dans ce sens. Ce n’est pas de la dilution vu qu’il y a des socles communs.” 

Le deuxième axe consiste à prolonger la structure même du parc. “Si nous avons réussi, c’est parce que nous avons réussi à faire fonctionner ensemble l’ULB, l’UMons, Sambrinvest et Igretec. Cela prend du temps de tenir compte des objectifs, des temporalités et des modes de fonctionnement de chacun, mais nous avons réussi à le faire. Si on veut se projeter dans l’avenir, on doit faire venir d’autres joueurs.” Il s’agit d’attirer des investisseurs immobiliers privés, d’intégrer Wallonie Entreprendre et les fonds européens, mais aussi de s’ouvrir aux autres universités francophones. La protonthérapie est un beau projet pour enraciner ces synergies opérationnelles. “On ne fusionnera jamais cela en une méga-structure”, dit le CEO. 

Un regard vers l’international

Le troisième volet concerne une internationalisation, qui passe par des liens de proximité. “J’aimerais bien mettre en place une collaboration avec mes collègues de Gand, précise Dominique Demonté. Nous nous articulons déjà à une échelle régionale avec Liège, il faut désormais passer à l’échelle nationale. J’ai aussi obtenu un financement européen pour établir un partenariat avec Eurasanté à Lille et la Flandre. Nous déposons également un projet à la Commission européennes avec les Barbades et la Guyane anglaise pour les aider à développer un BioPark là-bas. Notre modèle les intéresse.” 

Dominique Demonté ne cache pas non plus son intérêt sur ce qui se passe en Chine. “Nous devons y être attentifs. L’époque où ils se contentaient de nous copier est révolue: ils sont aussi bons que nous ou les Etats-Unis.” Une étude est en cours pour déterminer ce qui pourrait se faire avec ce géant…

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