L’agence Fitch baisse la perspective de la Belgique de « stable » à « négative »
L’agence de notation Fitch a annoncé vendredi abaisser la perspective de la Belgique de « stable » à « négative », relevant en autres la « capacité limitée » d’une coalition gouvernementale « fragile » à faire face aux défis économiques. La note du pays reste toutefois maintenue à AA-, ressort-il d’un communiqué paru vendredi soir.
L’agence justifie sa décision de voir à la baisse la perspective de la Belgique par le fait que le pays présente un déficit budgétaire important et persistant, notamment en raison de l’augmentation substantielle des coûts des pensions et des soins de santé, mais aussi de l’indexation automatique des salaires dans le secteur public « qui ajoute à ces pressions ».
« Sans consolidation fiscale, ces facteurs structurels vont maintenir le déficit budgétaire belge élevé à moyen terme », observe Fitch Ratings. L’agence prévoit que le solde budgétaire de la Belgique se creusera pour atteindre 5,2 % en 2023, contre 4,0 % en 2022, selon le communiqué. Fitch base aussi son évaluation à la baisse sur la dette souveraine belge qui continue d’enfler, alors que l’agence prévoit que le ratio de la dette atteindra 107,0 % du PIB en 2024, contre 105,2 % en 2022, et qu’il continuera à augmenter pour atteindre 110,2 % en 2027.
L’agence pointe aussi la « capacité limitée » de la Belgique de faire face à ces pressions, citant la « fragilité » de la coalition gouvernementale à sept partis, la Vivaldi, et le défi qu’il en résulte pour dégager des consensus. « De notre point de vue, il est peu probable que le gouvernement va adopter des mesures de consolidation fiscale qui pourraient réduire le déficit alors que des élections législatives auront lieu en 2024. En raison du paysage politique fragmenté et de très longues négociations par le passé pour dégager une coalition, nous anticipons un risque de retard significatif dans la consolidation des finances publiques », argumente Fitch.
Sollicitée par L’Echo, la secrétaire d’État au Budget, Alexia Bertrand, estime que « cet avertissement était prévisible. » Elle souligne qu’ »il ne s’agit pas d’une rétrogradation, c’est un avertissement en raison de notre déficit élevé et du besoin de réformes ».
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