La rivalité économique Wallonie – Bruxelles, version Willy Borsus

Willy Borsus © Belpress
Olivier Mouton
Olivier Mouton Chef news

Le ministre libéral de l’Economie invite les entreprises qui veulent quitter Bruxelles à s’installer en Wallonie. La solidarité francophone dans toute sa splendeur… Il est vrai que la capitale s’asphyxie elle-même.

Willy Borsus (MR), ministre wallon de l’Economie, est un de ses responsables politiques qui ont fait de la rondeur du langage un art: peu de petites phrases assassines, du moins dans les médias, et une volonté de ne pas froisser ses partenaires. Dans un entretien accordé à nos collègues de Canal Z, cette semaine, l’homme a toutefois rudoyé la solidarité francophone entre Wallonie et Bruxelles.

Il est vrai que le MR est dans la majorité en Wallonie, mais dans l’opposition à Bruxelles face à un gouvernement PS-Ecolo-DéFi qu’il accable de critiques. Et que l’action du gouvernement bruxellois en question est critiquée par certaiens entreprises, tandis que d’autres saluent son engagement dans la transition écologique.

“Bienvenue en Wallonie”

Willy Borsus présentait WalSpace, un site internet recensant les terrains économiques disponibles en Wallonie. L’outil doit permettre aux investisseurs belges et étrangers de savoir directement où ils pourraient s’installer. “1436 hectares sont disponibles en Wallonie, souligne Willy Borsus. Pourquoi ne pas accueillir ces entreprises qui veulent partir de Bruxelles, étant lassées et asphyxiées? Je leur dis: bienvenue en Wallonie!”

La situation à Bruxelles est, il est vrai, préoccupante. Willy Borsus se réfère à un récent sondage datant d’une semaine, faisant état de la volonté qu’aurait une entreprise sur deux de quitter la capitale. Près de la moitié (45%) des PME et indépendants installés à Bruxelles envisagent de quitter la ville, selon le “Baromètre des PME” réalisé par l’organisation de classes moyennes flamandes Unizo, en collaboration avec Brupartners, les partenaires sociaux bruxelloi. Parmi les principales raisons invoquées: la mobilité problématique, la pression fiscale, le manque de propreté et de sécurité

La récente volonté politique d’arrêter net les aides à l’exportation est un nouveau symbole dénoncé par le patronat bruxellois. “Le commerce extérieur c’est quasiment 40% du PIB, c’est-à-dire un emploi sur deux dans le secteur privé. Couper cela, c’est couper dans l’emploi de demain”, grince Olivier Willocx (Beci).

Une immobilité coupable

Le plan Good Move, qui a revisité la mobilité dans le ville pour “apaiser les quartiers”, obtient des résultats positifs en matière de pollution et de qualité de vie pour les riverains. Mais il malmène l’économie. “Ses ambitions sont, sans doute, à la hauteur des défis de la transition socio-économique rendue nécessaire face aux dérèglements climatiques, souligne Olivier Willocx. Maintenant, force est de constater qu’on va droit dans le mur et que ça va faire mal, très mal.”

Le patron des patrons bruxellois constate:  “La mise en œuvre maladroite et la communication défaillante autour de ces changements ont engendré frustration et confusion parmi les citoyens de Bruxelles“. Et il rappelle: “Selon l’OCDE, les heures perdues dans les déplacements en Belgique représentent un coût annuel de 1 à 2% du PIB”. 

L’accessibilité des bureaux et des clients est mauvaise, alors que le nombre de déplacements dans la capitale a pourtant diminué”, observait Julie Hunz, experte auprès de l’Unizo, en présentant le baromètre. Elle épinglait également la politique de stationnement, incohérente et exagérée. 

En Wallonie, l’espace, la mobilité et le parking ne sont pas des soucis. Même si la voiture y est indispensable et que les bornes électriques font encore largement défaut…

Quant à la Fédération Wallonie-Bruxelles, cela reste un slogan balayé par les circonstances et les rivalités politiques.

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