La présidente de la BCE, Christine Lagarde, fortement critiquée en interne
Christine Lagarde n’est pas à la hauteur de sa fonction, selon une enquête réalisée en interne par un syndicat. Une majorité de répondants juge «mauvaise» ou «très mauvaise» la performance de la présidente de la Banque centrale européenne.
Les employés de la Banque centrale européenne (BCE) n’ont pas une haute opinion de leur présidente Christine Lagarde, selon une enquête menée par le syndicat Ipso et révélée par le site Politico.
Environ 53 % d’entre eux estiment qu’elle n’est pas la personne appropriée pour le poste qu’elle occupe depuis octobre 2019. Les employés de la BCE estiment que la présidente consacre trop de temps à des choses sans rapport avec la politique monétaire et qu’elle fait trop souvent des déclarations politiques. Certains répondants estiment également qu’elle utilise la banque pour promouvoir son agenda personnel. 38 % des personnes interrogées soutiennent les décisions monétaires prises sous la direction de Lagarde, contre 64 % pour Draghi.
La BCE conteste
De son côté, la BCE remet en question la méthodologie de l’enquête, qui a été complétée par environ un quart du personnel. Seulement 1100 personnes sur plus de 5000 employés y ont répondu, et la moitié d’entre elles expriment clairement leur mécontentement à l’égard de leur travail à la BCE. La banque insiste sur le fait que Christine Lagarde n’est pas la seule à définir la politique, soulignant la responsabilité collective du conseil des gouverneurs ou du comité exécutif.
Néanmoins, 59 % des membres du personnel déclarent avoir “peu ou pas du tout” confiance dans le comité exécutif. Contrairement à ces résultats, les études internes de la banque estiment qu’en réalité, huit employés sur dix se disent fiers de travailler au sein de l’institution.
Cette querelle survient dans un contexte de mécontentement salarial, souligne Le Figaro, au sein des syndicats de la BCE. En réaction à la forte inflation des deux dernières années, les représentants du personnel ont vivement critiqué et menacé de faire grève contre la politique salariale de l’institution, dont la responsabilité est de maintenir la stabilité des prix dans la zone euro. À la fin de l’année 2023, la direction a présenté une proposition d’augmentation générale de 4,6 %, basée sur un indice aligné sur les rémunérations dans des institutions internationales comparables.
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