La nouvelle Commission européenne entrera en fonction début décembre au plus tôt
La nouvelle Commission européenne entrera en fonction début décembre au plus tôt, après les auditions des commissaires devant les eurodéputés du 4 au 12 novembre, selon le calendrier établi mercredi.
Réélue pour cinq ans, la présidente de la Commission Ursula von der Leyen avait présenté mi-septembre les nouveaux commissaires, un par Etat membre, et leurs portefeuilles. Une équipe qui penche à droite avec une quinzaine de portefeuilles pour le PPE, parti conservateur et première force au Parlement européen. La dirigeante allemande a affiché comme principal objectif la compétitivité de l’Union.
Ils doivent cependant encore passer le cap toujours délicat des auditions et d’un vote du Parlement européen pour être officiellement nommés. Ces auditions couperet se tiendront du 4 au 12 novembre, a annoncé la présidente du Parlement européen Roberta Metsola, après une réunion avec les chefs des groupes politiques mercredi. Jusqu’à six auditions par jour sont ainsi programmées. Les instances du Parlement décideront la semaine prochaine l’ordre de passage des commissaires désignés.
Dès lors, la nouvelle Commission, l’organe exécutif au sein des institutions européennes, ne pourra entrer officiellement en fonction que début décembre au plus tôt. Ursula von der Leyen visait plutôt début novembre auparavant, mais le calendrier était jugé optimiste. Après avoir évalué les risques de conflits d’intérêts des potentiels commissaires, les eurodéputés leur poseront durant trois ou quatre heures une série de questions sur leurs portefeuilles et leur action future pendant chaque audition.
Chargée de la gestion de crise, de l’aide humanitaire et de l’égalité, la ministre belge des Affaires étrangères du gouvernement démissionnaire sera questionnée par non moins de quatre commissions parlementaires: Développement (DEVE), Droits des femmes et égalité des genres (FEMM), Libertés civiles, justice et affaires intérieures (LIBE) et Environnement, santé publique et sécurité alimentaire (ENVI).
Autre exemple, le Français Stéphane Séjourné. Ce proche d’Emmanuel Macrona été choisi pour le portefeuille de la “prospérité et de la stratégie industrielle”, après la démission fracassante de Thierry Breton, dont les relations avec Ursula von der Leyen étaient exécrables. Il sera interrogé par les commissions Industrie, recherche et énergie (ITRE), Marché intérieur et protection des consommateurs (IMCO), ainsi qu’ENVI.
Si l’un ou l’autre candidat désigné échoue à convaincre, il pourra être requestionné, ré-auditionné, voire remplacé. Une fois toutes les auditions de confirmation réussies, la présidente élue présentera le collège des commissaires et son programme en plénière du Parlement, avant un débat et un vote permettant d’élire ou de rejeter la Commission dans son ensemble, à la majorité des suffrages exprimés
En 2019, trois commissaires avaient été récusés par le Parlement européen, dont la Française Sylvie Goulard, un camouflet pour Emmanuel Macron. Cette fois “au moins deux ou trois commissaires vont pâtir des jeux de pouvoir entre groupes politiques et entre Parlement et Commission. Il y a toujours une victime expiatoire”, pense l’analyste Eric Maurice, de l’European Policy Centre.