La gauche politique, orpheline de X et des réseaux sociaux, dénonce “une dérive alarmante”
Groen est le premier parti politique belge à quitter le réseau d’Elon Musk. L’exode a débuté avec le virage extrémiste de l’entrepreneur et se prolongera avec l’investiture de Donald Trump. Facebook également dans le viseur. Que restera-t-il?
C’est une remarque ironique déposée par un compte de X suivi de Belgique: “Je résume…Nos fragiles à gauche ont perdu X, Facebook, Insta et bientôt TikTok. Ils vont se retrouver où? En soirée Tupperware?”
L’exode ne date pas d’hier. De nombreux comptes d’élus, d’académiques ou de journalistes ont quitté volontairement le réseau d’Elon Musk, X (ex-Twitter), ces dernières semaines. La plupart ont migré vers bluesky, réseau concurrent à l’algorithme plus “calme”.
Mais cette fois, un premier pas symbolique a été posé par Groen, le parti écologiste flamand, qui a quitté X cette semaine. En publiant un GIF de Walt Disney: ‘That’s all folks”. Et en demandant: “Vous êtes toujours là?”.
“Une dérive alarmante”
Cette annonce, qui n’est pas (encore) suivie par Ecolo, survient alors qu’Elon Musk multiplie les provocations et les ingérences dans la politique européenne, notamment en soutenant les extrémistes de Remain UK ou de l’Afd allemande. Ella e lieu alors que les géants de la Tech, Meta également, ont fait allégence à Donald Trump, dont l’investiture aura lieu le 20 janvier. L’exode, alors, pourrait se prolonger.
Elle rejoint les appels qui se multiplient à interdire X en Europe. Marie Lecoq, coprésidente d’Ecolo, a argumenté en ce sens: “Nous assistons à une dérive alarmante. X est devenu un outil au service d’un multi-milliardaire aux ambitions politiques autoritaires, qui soutient ouvertement des forces conservatrices et clivantes comme l’AfD en Allemagne ou les climatosceptiques au Canada. Cette plateforme, qui favorise les contenus haineux et divisifs, met en péril la cohésion sociale et la stabilité démocratique. Nos institutions ne peuvent rester passives face à une telle menace”.
Paul Magnette, président du PS, exprimait aussi son inquiétude, récemment: “Jean-Marie Le Pen est mort. Hélas ses idées sont plus vivantes que jamais et X, comme CNews, sont devenus leurs principaux canaux de diffusion. Nous sommes bien vivants et nous continuerons à les combattre.” Lui a accru le rythme de ses publications sur les réseaux sociaux. Le PS a également organisé un bureau spécial consacré aux “dérives” engendrées, selon lui, par l’agenda du MR, mettant en avant “des idées des années 1930”.
L’algorithme en question
De nombreux officiels européens ou le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, ont plaidé en fveur d’une interdiction de X. “Soit la Commission européenne applique avec la plus grande fermeté les lois que nous nous sommes données pour protéger notre espace public, soit elle ne le fait pas et alors il faudra qu’elle consente à rendre aux Etats membres de l’UE, à rendre à la France, la capacité de le faire”, a-t-il plaidé.
En retour, le président du RN, Jordan Bardella, a publié une longue vidéo sur X, mardi, pour défendre “la liberté d’expression sur internet”. De nombreuses voix s’élèvent toutefois pour rappeler que ce n’est pas la liberté d’expression en tant que telle qui est en jeu, mais bien la “boîte boire”, cet algorithme qui favorise les contenus, notamment d’Elon Musk et de ses proches sur son propre réseau.
La guerre culturelle des réseaux sociaux est bel et bien engagée. Et ce n’est pas fini, quand on sait qu’Elon Musk pourrait racheter TikTok…
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