La Flandre a mal à son enseignement
Jamais le manque d’enseignants n’a été aussi criant. Jamais le niveau de connaissances en calcul des enfants au sortir de primaire n’a été aussi bas.
Les résultats de l’enquête menée l’an dernier auprès de plus de 6.000 enfants dans plus de 300 classes de sixième année sont plus alarmants encore que ceux enregistrés au terme d’une enquête similaire menée en 2016. Certes, le corona est passé par là et les écoles paient en quelque sorte le prix de leur fermeture. Mais cela n’explique pas tout et cela contraste violemment avec les intentions proclamées fin de l’année dernière lors de la présentation par la commission Beter Onderwijs (Meilleur enseignement), constituée à la demande du ministre Ben Weyts, de 58 propositions destinées à repositionner l’enseignement flamand parmi les meilleurs du monde. Avec moins d’un enfant sur deux capable de calculer correctement un pourcentage au sortir de l’école primaire, il reste du chemin à parcourir.
Dans l’enseignement professionnel, les résultats sont tout aussi alarmants: deux élèves sur trois en sortent “fonctionnellement illettrés”, c’est-à-dire inaptes à comprendre et utiliser des textes écrits. Forcé de reconnaître que les mauvais résultats s’accumulent, le ministre annonce un retour à l’essentiel: la transmission de connaissances et de compétences avec, pour pierres angulaires, la maîtrise du néerlandais et des mathématiques. S’y ajoute, malgré toutes les tentatives faites pour le résorber, un manque chronique d’enseignants. La nouvelle convention collective qui vient d’être conclue comporte, selon le ministre, une “pléiade de mesures” destinées à rendre la profession plus attrayante. Mais l’est-elle vraiment? Les chiffres semblent plutôt suggérer le contraire. Le nombre d’enseignants fraîchement entrés en fonction et qui quittent le métier a en effet atteint des sommets: 26% dans le primaire, 30% dans le maternel et 37% dans le secondaire.
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