La direction d’Audi refuse d’aller au parlement ? «Je n’achèterai plus d’Audi», dit Ducarme
La direction d’Audi Brussels a décliné une nouvelle fois l’invitation de la Chambre à se rendre devant les commissions de l’Economie et des Affaires sociales mercredi, a indiqué lundi le président de la commission des Affaires sociales, Denis Ducarme (MR). Le libéral n’a pas caché sa déception et annoncé qu’il n’achèterait désormais plus de voiture de cette marque.
Un échange de vues est prévu dans l’après-midi, dans un premier temps avec des membres du gouvernement et ensuite avec les syndicats et des représentants de la fédération des entreprises du secteur technologique Agoria. La direction du constructeur automobile était également conviée. Selon M. Ducarme, des garanties lui avaient été données sur le respect de la confidentialité de certains éléments du dossier. Ce n’est pas la première fois que la direction refuse de se rendre au parlement. “Nous vous prions de comprendre que nous nous concentrons actuellement sur le dialogue avec nos partenaires sociaux et que nous ne pouvons donc pas répondre à votre invitation. Nous sommes à votre disposition pour répondre par écrit à vos éventuelles questions complémentaires”, a-t-elle expliqué dans un courrier. L’usine de Forest se trouve dans la procédure Renault et l’étape “information et consultation” entrera dans “une nouvelle phase intensive et exigeante pour toutes les parties concernées”, a fait remarquer la direction.
Audi Brussels assure vouloir maintenir un dialogue “avec toutes les parties concernées”. Raison pour laquelle des députés ont été accueillis pour une visite le 18 septembre à Forest, au siège de l’usine. Plusieurs d’entre eux avaient toutefois quitté les lieux, les représentants du PS déplorant le “safari” auquel ils avaient eu droit. Le PTB a dénoncé ce nouveau refus. “C’est vraiment un scandale et un mépris total pour le parlement et pour les travailleurs”, a affirmé Nabil Boukili. Un nouveau conseil d’entreprise se tiendra mardi au cours duquel la question de repreneurs potentiels devrait être abordée. Au vu du soutien dont l’entreprise a bénéficié, les communistes estiment que les députés doivent savoir sur quelle base des projets alternatifs n’auraient pas été retenus. Le ton était également virulent chez M. Ducarme. “Je regrette vivement ce refus eu égard à l’exigence de transparence que toute grande entreprise doit aux citoyens quand elle joue un rôle sociétal aussi important en termes d’emploi. Cela ne va pas améliorer leur image, que du contraire. Comme bon nombre de Belges, je n’achèterai plus d’Audi. Ils manquent de respect aux représentants de la Nation et, partant, à la Nation”. Dans les rangs syndicaux, l’on n’a pas non plus caché sa colère. “Je constate qu’Audi Brussels n’en a rien à foutre -et le terme est faible- de la politique belge que cela soit des députés fédéraux mais aussi et surtout des gouvernements fédéral et régionaux. J’ose croire que la direction n’aura pas la même attitude avec ses travailleuses et travailleurs lors de la négociation du plan social qui démarre mardi à 14h00. Si c’est le cas, nous prendrons nos responsabilités”, a averti le secrétaire permanent de la CNE Industrie, Ludovic Pineur.