La crise est-elle à nouveau à notre porte?
Il semblerait que ni les Etats Unis, ni l’Europe, ni l’Asie n’aient tiré les leçons de la crise économique et financière qui a secoué la planète en 2008. Pire, la prochaine crise financière est déjà en train de s’annoncer et si tout le monde en parle, personne ne semble y croire et vouloir prendre les mesures nécessaires.
Alors qu’on la croit derrière nous, que le pire semble passé, la crise financière de 2008 est toujours bien présente et ses effets continuent à se faire sentir aujourd’hui. C’est du moins la conclusion du rapport publié en début de semaine par le Centre international pour les études monétaires et bancaires (International Centre for Monetary and Banking studies, ICMB). Ce dernier attire l’attention sur le fait qu’une nouvelle crise financière pourrait bien pointer le bout de son nez, et rapidement.
Selon la tribune.fr, les auteurs du rapport pointent du doigt la dette globale qui a fait un bond en avant depuis 2008 et la faillite de la banque Lehman Brothers. Cette dernière est en effet passée de 180% du produit intérieur brut mondial en 2013 à 212%. Le rapport met en garde contre les dangers pour l’économie de cette envolée de la dette mondiale. Quant à la dette globale de la zone euro, elle atteignait 257% en 2013. Un triste record qui risque bien de croître encore. Mais il n’y a pas que la dette globale qui s’envole… La dette financière suit le même chemin et c’est également une source d’inquiétude pour les auteurs du rapport.
Autre crainte pour la zone euro de revoir une crise financière frapper à notre porte, c’est l’effondrement de l’évolution démographique. Le rapport de l’ICMB prévoit que la population âgée de 15 à 64 ans (c’est-à-dire la population en âge de travailler) perdrait 40 millions d’unités sur les 30 prochaines années. Ainsi, en 2047, elle ne représenterait plus qu’environ 55% de la population globale ; aujourd’hui cette population active représente les deux tiers de la population. La diminution de la population active nous conduirait à une forte contraction de la demande globale, à un maintien d’une faible inflation voire à une déflation (nous y sommes déjà pour ainsi dire), et donc à une augmentation de la dette…
Prévisible et prévue
Non seulement cette prochaine crise est donc prévisible, mais elle est même “prévue” depuis quelques mois selon Atlantico. La date de cette crise est elle aussi connue : le printemps 2015, autrement dit demain.
Comme en 2008, elle se caractérisera par un effondrement des marchés financiers, qui entraînera une crise de confiance et des éventuels blocages du marché du crédit. Un scénario qui selon Jean-Marc Sylvestre, éditorialiste à Atlantico.fr, répondrait à 3 facteurs.
“Première série de facteurs, la surchauffe des marchés financiers. Tout le monde trouve les hausses boursières normales, or elles ne correspondent à rien de tangible. Elles sont principalement spéculatives. (…) Deuxième série de facteurs, une correction identique des prix de l’immobilier dans les pays qui connaissent une hausse de prix inhabituelle. Au Brésil, au Canada, et surtout en Grande-Bretagne , la hausse des prix de l’immobilier ne correspond pas à une hausse de la demande, mais à une surabondance de crédit pas cher. Troisième série de facteurs, un accroissement des risques de défaillance bancaire un peu partout dans le monde y compris en Chine (à cause de l’immobilier) et qui recycle une partie de ses excédents en Occident.”
Et en guise de conclusion, Jean-Marc Sylvestre souligne le fait que “les crises liées à un déséquilibre de la création monétaire par rapport à la création de richesse surviennent environ tous les sept ans. En 1994, la bulle obligataire… En 2001, la bulle internet … en 2008 la crise des subprimes…En 2015, on pourrait donc connaitre l’éclatement d’une nouvelle bulle financière, mais dont les répercussions économiques seraient d’autant plus graves que les structures n’ont pas été réformées.”
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