“La Belgique a le deuxième pire budget de la zone euro”

La Belgique se fait lourdement réprimander par la Commission européenne. En cause: son budget qui est le deuxième pire de la zone euro. Notre pays doit agir urgemment pour le rétablir, exige la Commission, sous peine de se voir infliger des mesures effectives l’année prochaine. 

La Commission européenne a sévèrement réprimandé la Belgique ce mardi. Elle classe notre pays au deuxième rang des pires budgets de la zone euro, juste après la Slovaquie.  

Comme chaque année, les États membres devaient rendre leur projet de plan budgétaire pour la mi-octobre. Il ressort du plan de la Belgique un déficit prévu en 2024 à 27,5 milliards d’euros, soit 4,6% du produit intérieur brut (PIB), venant de 5,2% prévu cette année. Or, les règles budgétaires européennes visent à maintenir le déficit public des États membres sous les 3% du PIB. Ce qui fait de nous l’un des pires pays d’Europe en matière de budget. L’année prochaine, seule la Slovaquie fera pire, avec un déficit de 6,5 %. Avec la Croatie, la Finlande et la France, notre pays court le plus grand risque de ne pas être en règle.  

La Belgique n’a réalisé que des progrès limités pour se conformer aux recommandations européennes. La Commission demande aux autorités belges de progresser plus rapidement”, précise un rapport. La Commission pointe du doigt le fait que notre pays n’utiliserait pas suffisamment la levée progressive des mesures gouvernementales de soutien énergétique pour réduire son déficit public. Pour la Commission, les gouvernements fédéral et régionaux ne font pas assez de progrès pour améliorer la situation budgétaire du Royaume.  

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Il n’y a pas d’amélioration notable à espérer pour l’instant. La Commission européenne estime que le déficit budgétaire de l’ensemble des gouvernements belges continuera à augmenter, atteignant 5 % en 2025. La Belgique est une exception à la règle : dans la plupart des pays européens, le déficit budgétaire diminuera au cours des prochaines années.  

Dans ce contexte, Valdis Dombrovskis, vice-président de la Commission, estime qu’il est très probable que la Belgique se voie imposer des mesures effectives l’année prochaine. “Je ne peux pas prévoir les faits, mais cela semble probable”, a-t-il déclaré.  

Bertrand pointe les régions

Dans une première réaction relayée par la VRT, la secrétaire d’État fédérale au Budget, Alexia Bertrand (Open VLD), reconnait que des réformes supplémentaires sont nécessaires. Elle renvoie la patate chaude aux successeurs de la Vivaldi. Pour la secrétaire d’État, le gouvernement actuel a déjà pris les premières mesures pour ramener les finances publiques dans le droit chemin. La Vivaldi a ainsi fourni un effort de 1,8 milliard d’euros lors du contrôle budgétaire de mars, et un autre de 1,2 milliard lors du conclave d’octobre.

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Elle demande aussi aux entités fédérées de contribuer à l’effort, afin de ramener le déficit ces prochaines années sous les 3%. “Ce gouvernement a franchi les premières étapes dans la bonne direction pour remettre nos finances publiques sur la bonne voie. Les prochains gouvernements, à tous les niveaux de politique, devront réformer et même accélérer le rythme”, estime la ministre.  

Le poids de l’inflation

La Commission européenne ne se penche en effet pas uniquement sur le budget du gouvernement fédéral. Dans son calcul, elle prend en compte tous les déficits, y compris ceux de la Flandre, de la Wallonie et de Bruxelles. Et, selon Alexia Bertrand, le problème réside en grande partie là : “En tant que gouvernement fédéral, nous respectons également nos engagements dans le programme de stabilité, visant à ramener notre déficit sous les 3 % au cours des prochaines années. Ce n’est pas le cas pour tous les niveaux de politique.” 

La ministre du budget reconnait également la croissance des dépenses publiques. Mais elle souligne qu’une partie significative de cette croissance est due au poids de l’inflation. La libérale fait observer que l’indexation automatique des salaires a un coût, que “la Commission européenne ne voit pas d’un bon œil”, mais “la défense du pouvoir d’achat est une nécessité absolue pour ce gouvernement”, ajoute-t-elle, citée par la VRT. Une autre partie de la hausse des dépenses est due aux investissements, selon Alexia Bertrand.

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