Journée décisive sur la fiscalité pour l’Arizona: les présidents de partis au gouvernement, évidence et rupture

Georges-Louis Bouchez lors des voeux de son parti, ce week-end. BELGA PHOTO NICOLAS MAETERLINCK
Olivier Mouton
Olivier Mouton Chef news

Le formateur doit présenter une “percée significative” au palais mardi. Le bras de fer fiscal reste l’affrontement majeur. Georges-Louis Bouchez (MR) veut un gouvernement fort avec les présidents à bord: ce n’est pas neuf, mais cela consacrerait une rupture.

Stop ou encore, Xième version. Le formateur royal Bart De Wever réunit ce lundi les présidents des cinq partis de l’Arizona (N-VA, MR, Engagés, Vooruit et CD&V) pour une réunion cruciale, destinée à offrir mardi la “percée significative” réclamée par le Roi dans son dernier communiqué de fin décembre.

“Il est temps de clarifier les choses parce que tout le monde s’énerve”, a soutenu Bart De Wever ce week-end en faisant monter la pression, laissant entendre que sa note socio-économique était “à prendre ou à laisser”. Le président de la N-VA pourrait alors demander une dernière prolongation jusqu’à la fin janvier pour mettre enfin un gouvernement fédéral sur les rails. Sinon? C’est “l’inconnu”.

Après plus de six mois de discussions. Son programme serait précis et son ossature forte: Georges-Louis Bouchez, président du MR, estime que tous les présidents de partis devraient monter à bord.

C’est ce que préconisait en son temps feu Wilfried Martens (CVP alors): une évidence permettant d’avoir les mains libres pour réformer dans la douleur. Une rupture aussi, dans le contexte actuel, confirmant la mainmise particratique sur le pays.

“De nouvelles taxtes, pour le MR, un No Go”

Encore faut-il qu’il y ait un gouvernement, ce qui n’est pas encore garanti. La dynamique était bonne ces dernières semaines, selon les négociateurs, et bon nombre d’avancées ont été engrangées.

Il reste un “mais” de taille: le bras de fer fiscal doit encore avoir lieu. Ce week-end, les libéraux francophones ont envoyé l’artillerie lourde dans les médias pour réclamer un “stop fiscal”. Georges-Louis Bouchez au Soir, David Clarinval à La Libre, Mathieu Bihet à SudInfo ont délivré ce message: “De nouvelles taxes pour le MR, c’est un No Go!”.

Message entendu chez Vooruit? Son président, Conner Rousseau, veut un effort des “épaules les plus larges” et ne se lancera pas sans une avancée dans ce domaine. Sera-t-il possible de le convaincre en augmentant le curseur d’une taxe existante?

Le président libéral avait récemment laissé entendre que le dossier fiscal pourrait être celui sur laquelle l’Arizona se casserait les dents, comme lors des précédents crises de la formation. Ce lundi, c’est l’épreuve ultime.

Les présidents à bord

Le fait que les présidents de partis montent à bord, a précisé Georges-Louis Bouchez ce week-end ‘serait bénéfique”. “Le volume de réformes est tellement important que les présidents qui négocient l’accord, qui posent les choix, prennent les décisions, peut-être qui ont incarné comme jamais leurs partis pendant la campagne électorale – ce fut une campagne de présidents –, ceux-là devront, selon moi, assumer leurs responsabilités”, justifie-t-il.

Là encore, Conner Rousseau diverge; il a laissé entendre qu’il ne pensait pas de la sorte.

Ce serait une évidence, pourtant, pour stabiliser le navire Arizona et empêcher les saillies de l’extérieur comme ce fut le cas pendant la Vivaldi. Wilfried Martens (CVP), quand il fut Premier ministre à la fin des années 1981 (cela remonte), avait plaidé en ce sens pour réformer le pays et prendre des mesures budgétaires difficiles.

Ce serait aussi une rupture, car ce ne fut pas le cas les dernières années, précisément pour permettre aux partis de se positionner. Et ce serait une confirmation de la main-mise des présidents sur une Belgique devenue une particratie. Un changement de régime, redoutent certains.

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