“Green pledges”: cinq grandes entreprises vont promouvoir les produits durables
Leurs engagements “verts” seront vérifiés par la Commission européenne et un panel d’ONG afin d’éviter un simple “green washing”.
Cinq entreprises, et non des moindres, viennent d’annoncer leur adhésion au “Green consumption pledge”, une initiative européenne visant à tenter d’embarquer les consommateurs dans les défis de la transition verte. L’Oréal, Decathlon, Colruyt, H&M et Lego prennent ainsi “l’engagement” (pledge, en anglais) d’aller plus loin et plus vite que les réglementations européennes en matière de durabilité. “Ces entreprises vont réduire l’empreinte carbone de leurs activités et de leurs produits mais aussi augmenter la part de leurs dépenses de communication et de promotion dédiées aux pratiques durables”, précise le commissaire européen Didier Reynders, notamment en charge de la Protection des consommateurs. L’objectif est de jouer à la fois sur l’offre et la demande, de conscientiser davantage les consommateurs à la durabilité des produits qu’ils achètent.
L’espoir de la Commission est que ces cinq entreprises démontrent que la transition est économiquement rentable et que d’autres entreprises embraient.
Du bel engagement écologique à la réalité économique, le chemin est cependant souvent très tortueux. Les pratiques de green washing ont anéanti bien des illusions en la matière. Pourquoi en irait-il autrement aujourd’hui? “Parce qu’en signant cet engagement, sur base volontaire, les entreprises acceptent de se soumettre aux méthodes de calcul de l’empreinte CO2 retenues par la Commission, répond Didier Reynders. Le sérieux des engagements pris sera vérifié par les services de la Commission mais aussi par des associations de consommateurs et les ONG de défense de l’environnement. Les informations seront comparables et, bien entendu, publiques.”
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Ouvrir la voie
Dans un premier temps, ce pledge ne concernera que les cinq entreprises pionnières. L’espoir de la Commission est qu’elles ouvrent la voie, qu’elles démontrent que la transition est économiquement rentable et que, dès lors, d’autres entreprises embraient. Les nouvelles inscriptions devront être validées par le même panel d’experts chargé de vérifier la solidité des engagements de chacun. “Cela me paraît une bonne formule entre l’autorégulation et la législation, appuie Didier Reynders. Cela évite d’aller trop vite dans des réglementations très compliquées ou difficiles à mettre en oeuvre dans les entreprises. C’est aussi une façon de gérer le temps: une initiative législative classique en Europe met cinq à six ans pour se concrétiser. Ici, avec les pledges, on anticipe la mise en oeuvre.”
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Dans leurs engagements auprès de la Commission, L’Oréal promet d’atteindre la neutralité carbone en 2025 et, dès cette année, de réduire son empreinte pour la production de shampooing ; Decathlon de réduire ses émissions de CO2 de 40% à l’horizon 2026 (par rapport à 2016), en ciblant en priorité les produits maison ; Colruyt de réduire de 40% les émissions liés à ses opérations d’ici 2030 grâce notamment à la récupération de la chaleur issue des systèmes de refroidissement pour chauffer les magasins. Didier Reynders insiste sur la transparence du processus, qui doit permettre au consommateur de poser des choix en connaissance de cause et d’infléchir ainsi les stratégies d’entreprise.
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