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Grèce : un malaise profond s’empare des touristes et des investisseurs
Le Wall Street Journal a fait le calcul : trois milliards et demi d’euros, c’est à peu près le montant en cash dont les banques grecques ont besoin pour atteindre la fin de la semaine si chaque adulte grec sort les 60 euros auxquels il a droit chaque jour. 3,5 milliards d’euros, c’est pas énorme, mais c’est sans doute plus que ce dont disposent les banques grecques sur leurs comptes.
C’est d’ailleurs aussi cela qui rend nerveux les touristes étrangers qui sont arrivés en Grèce. Officiellement, la limite de 60 euros par jour ne les concerne pas, car s’ils ont une carte de débit étrangère ou une carte de crédit, ils ne sont en principe pas concernés par cette limite. De l’avis même des banques grecques, pour cette semaine, cela ira sans doute encore, mais si les banques grecques ne sont pas alimentées la semaine prochaine, alors touriste ou pas touriste, il n’y aura plus de cash à retirer dans les automates bancaires. Sans compter que d’ores et déjà, pas mal de commerçants demandent à être payés en liquide.
Les ministères des affaires étrangères européens recommandent donc aux touristes qui désirent malgré tout ne pas annuler leurs vacances en Grèce, de se munir de beaucoup de cash, à la fois pour couvrir la durée de leur séjour, mais également pour couvrir des dépenses non prévues ou un allongement involontaire de leur séjour, sans compter qu’ils devront faire attention aux éventuelles tentatives de vol.
Grèce : un malaise profond s’empare des touristes et des investisseurs
Il faudra également tenir compte des aspects psychologiques : le Wall Street Journal raconte par exemple l’histoire d’un touriste new yorkais qui voulait acheter une Rolex dans une bijouterie d’Athènes afin de profiter de l’absence de TVA pour les acheteurs étrangers, mais il s’est abstenu de le faire, car il s’est senti mal à l’aise par rapport aux personnes qui font la queue pour retirer leurs 60 euros quotidiens…
Quant aux investisseurs, ils sont également dans un malaise profond, car dans l’attente du référendum grec, ils savent que les marchés vont rester très volatils. Pour vous donner une idée, lundi 29 juin, lorsque les marchés ont ouvert après l’annonce de la rupture des négociations entre la Grèce et ses bailleurs de fonds, le secteur bancaire européen a été fortement chahuté. Une cinquantaine de milliards d’euros de capitalisation boursière se sont envolés! Le calme ne reviendra donc qu’après le référendum : les Grecs devront dire “oui” ou “non”, et ces deux mots, très brefs sont aussi ceux qui demandent le plus de réflexion. Espérons seulement, comme l’écrivait le journal Les Echos, que ni le mot “cataclysme” ni le mot “apocalypse” qui sont deux mots d’origine grecque ne seront utilisés lundi lorsque le résultat du référendum sera connu.
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