Grèce: Tsipras prêt à plier face aux créanciers
Dans une nouvelle lettre adressée par le Premier ministre grec Alexis Tsipras aux créanciers de la Grèce, il déclare qu’il serait prêt à céder à leurs exigences, sous certaines conditions.
Dans une dernière lettre que le Premier ministre grec a adressée mardi soir à la Troika – Jean-Claude Juncker pour l’UE, Mario Draghi pour la BCE et Christine Lagarde pour le FMI – Alexis Tsipras montre qu’il serait prêt à céder à une partie des réformes exigées par les créanciers. La lettre est publiée par le Financial Times. On peut y lire que le gouvernement de gauche grec se dit enclin à accepter la liste d’actions prioritaires dressée par les créanciers, dans le document publié sur le site internet de la Commission européenne dimanche.
Ce texte servirait de base à un accord sur une nouvelle aide financière pour le pays, notamment via le Mécanisme européen de stabilité (MES), dont une demande a été introduite par le gouvernement grec mardi après-midi. Alexis Tsipras conditionne toutefois l’aval à ce document à certains amendements “concrets, respectant la robusté et la crédibilité du design de l’ensemble du programme”.
Concrètement, les créanciers demandaient une hausse de la TVA à 23% (sauf pour les aliments de premières nécessités qui seraient taxés à 13%) ce qui pose notamment problème dans l’hôtellerie et la restauration. Tsipras demande qu’un rabais de 30% soit appliqué dans les îles. Sur les impôts, Tsipras accepterait finalement l’instauration progressive du “paiement à l’avance des entrepreneurs individuels”. L’âge de la pension pourrait être reportée à 67 ans en 2022, au lieu d’octobre prochain. Autre point de friction, les pensions de solidarité versée aux petites retraites. L’Europe et le FMI voulaient la voir purement supprimée d’ici 2019, le leader de Syriza négocierait une rallonge.
“Les conditions ont complètement changé, nous sommes dans une toute autre situation”
Le ministre des Finances allemand Wolfgang Schäuble a appelé mercredi la Grèce à “clarifier ses positions” avant d’éventuelles nouvelles négociations sur un renflouement du pays, et estimé qu’il n’y avait à l’heure actuelle “pas de base” pour discuter sérieusement.
Il a appelé la Grèce à clarifier sa position “et ensuite nous devrons en parler, dans un contexte qui s’est nettement dégradé”, a-t-il déclaré.
“Les conditions ont complètement changé, nous sommes dans une toute autre situation” qu’il y a quelques jours encore, a-t-il fait valoir, puisque toute nouvelle aide devrait être consentie par le Mécanisme européen de stabilité (MES), qui obéit à d’autres règles que le fonds européen FESF qui accordait jusqu’à maintenant des crédits à Athènes.
Il a jugé que les informations en provenance d’Athènes “prêtaient à confusion”, notamment sur le référendum que le gouvernement d’Alexis Tsipras a annoncé pour dimanche.
Ce mardi soir, la Grèce a proposé à l’UE un plan de financement sur deux anspermettant de couvrir ses besoins financiers tout en restructurant sa dette, quelques jours après que le Premier ministre grec a annoncé la tenue d’un référendum le 5 juillet pour que la population grecque se prononce sur les propositions faites par les créanciers d’Athènes.
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