Grèce: “Nous ne pouvons pas jouer les prolongations”

Jean Claude Juncker © REUTERS

La réunion des chefs d’Etat et de gouvernement de la zone euro lundi soir a été l’occasion d’une “discussion très franche et très ouverte”, et le débat sur la situation de la Grèce justifiait pleinement cette réunion utile, a indiqué le Premier ministre Charles Michel à l’issue du sommet.

Les propositions concrètes soumises par la Grèce sont “un bon pas dans la bonne direction”, a répété Charles Michel, mais désormais “chaque heure compte” jusqu’à la fin de la semaine et la conclusion, espérée pour jeudi, d’un accord entre la Grèce et ses créanciers (UE, Fonds monétaire international, Banque centrale européenne).

“Probablement, nous vivons des moments importants non seulement pour la zone euro, mais aussi pour l’Europe entière”, a déclaré le Premier ministre, qui pointe trois points de fragilité pour l’Europe dans les prochains mois: la situation de la Grèce, le débat sur la relation entre le Royaume-Uni et l’UE et la situation sécuritaire aux frontières de l’Union (particulièrement en Ukraine et en Libye).

Le débat sur une éventuelle restructuration de la dette grecque, que demande le gouvernement d’Athènes, ne peut pas être mené tant que la confiance n’a pas été recréée, a commenté Charles Michel. Le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, a été plus catégorique: “ce n’est pas le moment”, a-t-il asséné.

M. Juncker s’est dit “convaincu” qu’un accord interviendrait très vite “car nous n’avons plus le temps”. “Nous ne pouvons pas jouer les prolongations, comme on dit en foot”, a-t-il précisé.

La réunion de lundi avait pour but “d’éviter le scénario du pire”, a indiqué pour sa part le président du Conseil européen Donald Tusk, à l’initiative de la rencontre.

Les équipes techniques vont travailler d’arrache-pied pour détailler les neuf pages de propositions soumises par le gouvernement grec lundi matin, en vue d’un nouvel Eurogroupe qui doit se tenir mercredi soir.

La confusion a régné autour des nouvelles propositions grecques, un premier document ayant été envoyé dimanche soir, avant qu’une “bonne version” ne soit transmise lundi matin. Certaines sources indiquaient que les documents de dimanche soir et lundi matin étaient relativement similaires.

Le document de neuf pages détaille des nouvelles taxes (notamment sur les licences 4G et 5G), des restrictions aux départs anticipés à la pension, des nouvelles recettes TVA et une augmentation de l’impôt sur les sociétés.

“Nous sommes à court de temps”, a déclaré lundi soir la patronne du FMI, Christine Lagarde, donc “il va y avoir de quoi travailler”, a-t-elle lancé après le sommet.

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