Lire la chronique d' Amid Faljaoui
Gifle saoudienne et crainte nucléaire
Et si on essayait de terminer la fin de semaine sur une note positive ?
Vous me direz que personne ne demande autre chose, mais que c’est difficile de le faire, pour ne pas dire impossible, lorsque le président russe menace d’utiliser l’arme nucléaire en Ukraine et que Joe Biden renforce encore plus cette menace en faisant comprendre qu’elle est plausible. Personne n’est devin en la matière et encore moins votre serviteur, mais de l’avis des experts militaires, nous sommes plus dans une escalade verbale – une sorte de poker menteur – que face à un vrai risque nucléaire. D’abord, parce que la chaine de commandement russe pour appuyer sur le bouton rouge empêchera probablement un geste fou, et ensuite, parce que de l’avis même des experts militaires, l’usage d’une arme nucléaire tactique contre l’Ukraine ne serait pas de nature à changer le rapport des forces sur le terrain, ne serait-ce que parce que les unités de combat ukrainiennes sont disséminées et non concentrées au même endroit. Ensuite, parce que si Poutine devait jouer le jeu du pire, il risquerait de perdre tous ses soutiens, y compris et surtout celui de la Chine. Là encore, selon les experts, si les échanges avec la Chine devaient s’arrêter, la Russie s’effondre en 3 semaines.
Pour le reste, vous aurez lu comme moi, que le cartel du pétrole, autrement dit, les grands pays exportateurs de pétrole alliés à la Russie ont décidé de diminuer leur production de 2 millions de barils par jour à partir de novembre prochain. A priori, ce n’est pas une bonne nouvelle, car le prix du pétrole était retombé de son pic du début de l’été et donc le prix du baril va repartir à la hausse, ce qui va raviver l’inflation, ce dont on se passerait, bien entendu. Soyons clairs : si on en arrive à cette situation, c’est aussi en partie parce que l’Arabie Saoudite a un oeuf à peler avec l’administration Biden. Depuis que ce dernier occupe la Maison-Blanche, il a beaucoup critiqué l’Arabie saoudite et les Saoudiens n’ont pas apprécié que les Américains mettent en cause le Prince héritier actuel dans l’assassinat du journaliste saoudien Jamal Kassoghi qui a été démembré et dissous dans de l’acide comme dans ces horribles films de la Maffia. La hausse du baril de pétrole serait une réponse du berger à la bergère, même si du côté des porte-paroles de l’OPEP on affirme que la baisse de production est une affaire technique et non pas politique. On peut avoir des doutes, car les Démocrates jouent leur avenir politique ici durant les élections de novembre, et les Saoudiens ne rêvent que d’une chose : que les Démocrates reçoivent une raclée électorale et que leur ami Donald Trump revienne le plus vite possible au pouvoir.
En attendant, essayons de voir le verre à moitié plein. Si avec le rebond du prix du pétrole, le recul de l’inflation risque d’être un peu plus long, ce recul aura bien lieu. La décrue de l’inflation aura lieu, elle sera retardée un peu, mais elle aura lieu. Tout le monde respirera mieux d’ici quelques mois. Sur ce, je partage avec vous le mantra d’un de mes mentors : “si tu peux rester positif dans une situation négative, tu as gagné”.
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