Dieu qu’il doit aimer cela, le président du MR: le voilà au centre du jeu politique pour trouver une solution à des crises… qu’il a en partie provoquées. Au fédéral, les réunions reprennent pour sauver De Wever. Dans la capitale, il prend la main après le retrait de David Leisterh. Pas sûr que tout le monde s’en réjouisse.
Georges-Louis Bouchez doit savourer la période. Le voilà au cœur de deux bras de fer politiques importantissimes sur le budget, au fédéral et en Région bruxelloise. Or, le président du MR raffole de ces combats qui lui permettent d’être au centre de l’attention.
Pourtant, à vrai dire, le libéral est, en partie, à la source de ces crises qui couvent.
Au fédéral, les “non” libéraux à différentes mesures mises sur la table par le Premier ministre, Bart De Wever, ont coincé le jeu: taxe des millionnaires, hausse de la TVA, saut d’index… Tout cela reste toutefois sur la table pour trouver une solution et éviter que De Wever ne se rende au palais le 6 novembre.
En Région bruxelloise, la ligne ferme incarnée par le président du MR a régulièrement mis des bâtons dans les roues des négociateurs régionaux, une façon d’envenimer la situation qui vaut le travail de sape du président du PS bruxellois, Ahmed Laaouej.
C’est dire si la conviction qu’il contribue désormais à la sortie de crise, dans les deux cas, n’est pas grande. À tort? GLB est redoutable lorsqu’il est au pied du mur, a fortiori quand il a contribué à l’ériger lui-même…
“Violent et clivant”
Au fédéral, la main est plutôt laissée au vice-Premier ministre MR, David Clarinval. C’est lui qui va tenir la ligne libérale lors du “Kern” de ce jeudi. La ligne est tracée: pas de taxes “nouvelles” (nuance importante), des économies dans les dépenses et une remise au travail des malades de longue durée.
La pression fonctionne-t-elle? En tout cas, le ministre Vooruit des Affaires sociales, Frank Vandenbroucke (Vooruit), vient avec un paquet de mesures pour les malades de longue durée qui équivaut à 1,8 milliard. Il reste du chemin et des tensions à venir, voir un passage par le Palais, mais la menace d’une démission de Bart De Wever met la pression.
En Région bruxelloise, Georges-Louis Bouchez reprend le flambeau après le retrait de son “ami” David Leisterh, écoeuré, après un long message de soutien émotionnel et privé.
Réaction du député Martin Casier (PS), à la radio: “Il s’est autoproclamé formateur, mais on a des doutes sur sa capacité à chercher le point d’équilibre, ainsi que sur sa méthode, car on l’entend souvent dans l’invective et les attaques.” D’autres craignent sa caractère “violent et clivant”, voir le soupçonne d’être revanchard à l’égard du PS.
Un média, La Libre, insiste même pour que Georges-Louis Bouchez ET Ahmed Laaouej fassent un pas de côté pour apaiser la situation dans la capitale. Pas vraiment le genre de la maison, dans les deux cas…
Georges-Louis Bouchez, pourtant, savoure son heure. Il sait aussi que c’est désormais à lui-même que l’on attribuerait une crise d’envergure. De quoi mettre de l’eau dans son vin, lui qui ne boit jamais une goutte d’alcool? Pas le genre de la maison, là non plus.
Les jours qui viennent seront décisifs pour un président omniprésent, mais que la mauvaise séquence de l’été sur la carte PMR et le baromètre de septembre ont fragilisé, l’air de rien…