Formations au fédéral et en Flandre: opérations déminage de la N-VA
Le parti de Bart De Wever et Matthias Diependaele organisait ce mardi des réunions pour convaincre les socialistes flamands et les chrétiens-démocrates de rester à bord.
Opération déminage. Appelez-là aussi: opération “convaincre Vooruit”. La N-VA du préformateur fédéral Bart De Wever et du formateur flamand Matthias Diependaele a organisé des réunions au sommet, ce mardi, pour faire en sorte que le CD&V et surtout Vooruit restent à bord des processus de formations des gouvernements.
En Flandre, le trio N-VA – CD&V – Vooruit a visiblement éteint l’incendie. Au fédéral, Bart De Wever espérait devenir enfin formateur après une réunion, ce mardi après-midi, des cinq partis concernés – N-VA, CD&V, Vooruit, MR et Engagés. Dans la foulée, le leader nationaliste devait être reçu mercredi 10 juillet au palais pour faire un nouveau rapport.
Des notes “trop N-VA”
Dans les deux cas, les socialistes flamands reprochaient aux préformateurs/ formateurs d’avoir rédigné des notes “trop N-VA”. Dans un entretien à un hebdomaire flamand évoquant sa déconvenue à la présidence, le chef de file de Vooruit Conner Rousseau a prévenu qu’il ne se “résignait pas facilement”. Comme une métaphore pour affirmer qu’il vendrait chèrement sa peau pour défendre son programme social face aux nationalistes.
Au fédéral, Vooruit fait front avec le CD&V et les Engagés pour éviter des coupes sombres dans les services publics et les soins de santé dans le cadre de l’indispensable programme d’économies qui sera au menu de la possible coalition Arizona. Conner Rousseau devrait s’exprimer ce mardi en fin de journée, vraisemblablement pour les JT flamands, afin d’exprimer s’il accepte de poursuivre les discussions et à quelles conditions.
“Le pays a besoin d’un gouvernement le plus vite possible, insistait Jan Jambon (N-VA), à l’entrée de la réunion, au siège de son parti. Les cartes sont connues maintenant. La phase suivante doit être de négocier, le plus vite possible”. Le MR ne s’en cache pas depuis deux semaines: si ça ne tenait qu’à lui, la négociation de formation aurait déjà commencé. “Je pense que maintenant, on peut commencer, souligne son président, Georges-Louis Bouchez. Ce n’est pas la première fois qu’on se voit, c’est peut-être l’occasion de passer à la vitesse supérieure.
“On attend que l’ensemble des cinq partis puisse marquer leur accord pour entrer en négociation, précise Maxime Prévot, président des Engagés. En ce qui nous concerne, nous sommes prêts et disposés à le faire pour éviter de perdre plus de temps et obtenir dans les meilleurs délais un gouvernement pour la Belgique.” La présidente de Vooruit, Melissa Depraetere, ne s’est toutefois pas montrée aux médias en arrivant au siège de la N-VA. Les socialistes flamands tiennent un Bureau politique vers 17h.
Flandre: le feu éteint
En Flandre, le feu qui couvait semble avoir été éteint mardi à l’issue de la réunion du groupe central de négociateurs qui travaille à la formation du futur gouvernement flamand. Selon plusieurs négociateurs, la méthode de travail a été simplifiée et mise au point. Il y aurait plus de marge pour des modifications et des amendements de Vooruit et du CD&V. Certaines sources ajoutent que le groupe de travail central se réunira dorénavant chaque semaine.
La réunion avait été convoquée à la suite de critiques formulées par Vooruit et le CD&V à l’encontre de la note de départ du formateur Matthias Diependaele “avec un cachet N-VA trop fort”. L’intéressé a réfuté ces allégations. À l’entrée de la réunion, la négociatrice CD&V Hilde Crevits avait souligné l’importance que tous les partis “se sentent suffisamment valorisés et respectés pendant les négociations régionales.”
Au nord du pays, cela passe. Et au fédéral? “Nous ne devons pas aboutir à une impasse”, souligne la négociatrice CD&V Hilde Crevits, précisant qu’il n’était “pas illogique” de lier partiellement les deux négociations.
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