FN, Sonaca, Ethias…: quand la Wallonie songe à céder une part de ses bijoux de famille

Pierre-Yves Jeholet (MR), ministre wallon de l'Economie.
Olivier Mouton
Olivier Mouton Chef news

Le nouveau gouvernement MR – Engagés va interroger les participations publiques, tout en conservant un ancrage fort. Le nouveau ministre de l’Economie va “aller voir chaque entreprise”.

Pierre-Yves Jeholet (MR), nouveau ministre wallon de l’Economie, posait la question dans un dossier consacré aux prises de participation de Wallonie Entreprendre, dans Trends-Tendances, peu avant les élections du 9 juin: “Est-ce le but de la Région wallonne de détenir 100% du capital d’une entreprise?”. Il confirme ses propos dans L’Echo, ce vendredi, auréolé désormais de son nouveau costume ministériel. D’éventuelles ventes partielles sont donc possibles pour la FN, la Sonaca ou Ethias.

La quadrature du cercle est connue: en difficulté budgétaire, la Wallonie devra trouver de l’argent pour concrétiser sa trajectorie budgétaire, a fortiori dès lors que le nouveau gouvernement veut baisser la fiscalité sur les droits d’enregistrement et de succession à hauteur de 1,5 milliard. Pour y arriver, des réorganisations importantes auront lieu, des recentrages, mais aussi, potentiellement, ces cessions de parts.

Il s’agit aussi, dans le cas du MR, d’un choix idéologique. Les Engagés devraient le partager, moyennant des garanties. Lors des consultations des opérateurs économiques, au moment de la formation, le président des Engagés avait d’ailleurs été assez dur à l’égard de Wallonie Entreprendre.

Des consultations à venir

Le nouveau ministre libéral marche toutefois sur des oeufs. “Quand on veut réindustrialiser la Wallonie, le but, avec ces fleurons, est que leurs centres de décision et leurs cellules de recherche restent chez nous, précie-t-il. Que ce soit dans l’aéronautique ou la défense, il y a des stratégies de consolidation qui s’opèrent sur le plan européen. Je préfère être celui qui consolide plutôt que d’être consolidé. Mais est-ce pour autant le but de la Région de détenir 100% du capital de ces entreprises? On doit s’interroger.

Pierre-Yves Jeholet confirme qu’il prendra le dossier par les cornes: “Je vais aller voir chaque entreprise pour discuter de leur projet.” Son président de parti, Georges-Louis Bouchez, soulignait que la Région pourrait se contenter de conserver une minorité de blocage.

Le même Bouchez évoquait la semaine dernière le dossier Ethias, en lien avec Belfius: il prône une fusion pure et simple entre le banquier Belfius et l’assureur Ethias pour avoir “un bancassureur avec deux piliers, de même poids”. Là aussi, cela impliquerait que la Wallonie cède ses parts dans Ethias.

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