Van Hool: 1100 emplois vont disparaître, un symbole européen
La délocalisation vers la Macédoine du nord du constructeur de bus provoque un bain de sang social: 800 emplois supprimés cette année déjà. Sans soutien financier, c’est la faillite fin mars. Le symbole dépasse la Flandre.
Le couperet est tombé lors d’un Conseil d’entreprise extraordinaire, ce lundi. Le coût social de la restructuration chez Van Hool, le constructeur flamand de bus, est connu: 1100 emplois vont disparaître, dont 800 cetet année déjà et 300 les trois prochaines années.
La nouvelle provoque un séisme au nord du pays. La semaine dernière, les dirigeants de l’entreprise avaient annoncé une délocalisation des activités en Macédoine du Nord en raison, notamment, du coût trop élevé du travail.
Le quotidien De Standaard insiste: ce n’est pas uniquement un symbole pour la Flandre, mais pour l’Europe entière. “Pour l’Union européenne, le fait qu’il n’y ait plus de constructeur susceptible de rivaliser avec les Chinois est alarmant”, écrit-il.
Risque de faillite
L’entreprise se trouve désormais sous le régime de la loi Renault, qui accompagne les départs forcés. En raison de l’ancienneté du personnel, cette vague de licenciements risque de coûter cher, précise la presse flamande. Il est question d’un montant moyen de plus de 50 000 euros par travailleur. Coût total: une soixantaine de millions, une somme dont l’entreprise ne dispose pas.
Le gouvernement flamand doit évaluer le plan de restructuration afin de voir si une reprise est possible, ou pas. Sans soutien d’ici le 31 mars, précise le gestionnaire de crise Marc Zwaaneveld cité par les syndicats, l’entreprise risque la faillite pure et simple. Il évaluerait le coût nécessaire de ce soutien des pouvoirs publics et des banques à quelque 45 millions d’euros.
Si le plan de restructuration passe la rampe, 1400 emplois resteraient localisés en Flandre, notamment pour le centre de Recherche & Développement, la confection de prototypes… La production des bus et véhicules de tourisme en tant que telle serait délocalisée vers Sköpje, en Macédoine du Nord.
Coûts trop élevés et “erreurs stratégiques”
L’activité de Van Hool est concurrencée par des producteurs à moindre coût et, surtout, par des constructeurs (chinois notamment) qui ont une longueur d’avance dans la motorisation électrique. Elle est impactée par les coût de l’énergie et du travail, accru chez nous par l’indexation des salaires.
Mais la gestion de l’entreprise n’est pas non plus à l’abri de tout reproche: des “erreurs stratégiques” ont été commises, sur fond de tensions entre les héritiers de cette entreprise familiale. La lenteur de la transition vers le bus électrique est pointée du doigt, alors que ce dernier répond à une demande croissante de la part de nombreuses sociétés de transport public. Même a compagnie flamande De Lijn a commandé récemment… 92 bus électriques au géant chinois BYD.
Tout un symbole.
Après l’annonce d’un plan de restructuration qui prévoit la suppression de plus de 1.100 emplois d’ici 2028, le personnel du constructeur de bus Van Hool a arrêté le travail pour le reste de la journée lundi. Des actions ne sont pas encore programmées pour les prochains jours.
Les syndicats doivent se réunir lundi pour établir une stratégie. Le constructeur est à la recherche d’un financement d’ici la fin du mois pour éviter la faillite et les représentants des travailleurs se tournent désormais vers les banques et le gouvernement flamand afin d’obtenir une aide.
Le syndicat chrétien ACV a appelé au “chauvinisme nécessaire”.
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