Les milliards du Boerenbond

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“De Boer melkt de koe maar de Boerenbond melkt de boer” (Le paysan trait la vache mais le Boerenbond trait l’agriculteur) a naguère lancé la ministre flamande Zuhal Demir au plus fort de la bataille de l’azote. Mais qu’en 
est-il vraiment ?

Tout au long de la décennie écoulée, le revenu moyen dans l’agriculture et l’horticulture flamande est resté de 17,5% inférieur au revenu moyen d’un salarié de la Région. Bien évidemment, cette moyenne recouvre des extrêmes avec tout au bas de l’échelle les éleveurs de bétail de boucherie qui représentent un quart des entreprises, dont le résultat d’exploitation a été négatif tout au long de cette période et au sommet, le producteurs de légumes sous serre. Mais ces derniers ne sont que 693 sur un total de 22.500. Le secteur broie du noir et, avec à peine 13% de chefs d’entreprise de plus de 50 ans ayant un successeur présumé, craint pour son avenir. En regard, l’organisation la plus représentative du secteur – le Boerenbond, qui revendique 16.000 adhérents – aligne année après année d’excellents résultats.

Bénéfice net de 
436 millions

En 2023, la Maatschappij voor 
Roerend Bezit van de Boerenbond (MRBB), société faîtière du groupe, a engrangé un bénéfice net de 436 millions d’euros, trois fois plus que l’année précédente (127 millions) au cours de laquelle, il est vrai, le Bel 20 a affiché une des pires performances en Europe. Et lorsque l’on est un important actionnaire de KBC, cela compte. Avec une participation de 11,48%, la MRBB est en effet l’un des piliers de cette institution, tout comme CERA et KBC Ancora. Les liens sont historiques et remontent à la fin du siècle dernier lorsque la MRBB fit apport à KBC de Cera Banque d’une part, des Assurances du Boerenbond Belge d’autre part. Outre ce pôle financier, la MRBB détient 100% d’Arvesta qui a réalisé en 2023 un chiffre d’affaires de 1,9 milliard d’euros, dont 215 millions en Wallonie via Walagri (Sombreffe) et peut, des semences aux engins John Deere, fournir à l’exploitant agricole tout ce dont il rêve.


L’an dernier, Avesta s’est porté acquéreur des activités belges du producteur d’aliments pour animaux ForFarmers présent depuis 2012 dans notre pays après y avoir acquis deux unités de production. Il vient par ailleurs d’entamer à Mettet la construction d’une installation capable de produire, au départ de petits pois, des protéines destinées à l’alimentation tant animale qu’humaine. Avesta est également la société mère des 250 magasins Aveve qui quadrillent le pays. La MRBB est par ailleurs actionnaire à 46,47% de SBB Bedrijfsdienten, un coach d’entreprises fort d’une trentaine de bureaux et pour moitié, du groupe de services RH Acerta (CA de 127 millions).

Défenseur et fournisseur

Défenseur d’un secteur, le Boerenbond en est également le fournisseur et cette double casquette pose question. Si le Boerenbond a indubitablement favorisé le changement d’échelle de l’agriculture flamande, n’a-t-il pas bénéficié davantage aux entreprises du groupe qu’aux exploitants souvent incapables de faire face aux investissements nécessaires ? Une affirmation que le Boerenbond balaie chiffres à l’appui : à peine 5,6% du bénéfice consolidé de MRBB, explique-t-il, provient de produits et de services livrés à l’agriculture. z

Tout au long de la décennie écoulée, le revenu moyen dans l’agriculture et l’horticulture flamande est resté de 17,5% inférieur au revenu moyen d’un salarié de la Région. Bien évidemment, cette moyenne recouvre des extrêmes avec tout au bas de l’échelle les éleveurs de bétail de boucherie qui représentent un quart des entreprises, dont le résultat d’exploitation a été négatif tout au long de cette période et au sommet, le producteurs de légumes sous serre. Mais ces derniers ne sont que 693 sur un total de 22.500. Le secteur broie du noir et, avec à peine 13% de chefs d’entreprise de plus de 50 ans ayant un successeur présumé, craint pour son avenir. En regard, l’organisation la plus représentative du secteur – le Boerenbond, qui revendique 16.000 adhérents – aligne année après année d’excellents résultats.

Bénéfice net de 436 millions

En 2023, la Maatschappij voor Roerend Bezit van de Boerenbond (MRBB), société faîtière du groupe, a engrangé un bénéfice net de 436 millions d’euros, trois fois plus que l’année précédente (127 millions) au cours de laquelle, il est vrai, le Bel 20 a affiché une des pires performances en Europe. Et lorsque l’on est un important actionnaire de KBC, cela compte. Avec une participation de 11,48%, la MRBB est en effet l’un des piliers de cette institution, tout comme CERA et KBC Ancora. Les liens sont historiques et remontent à la fin du siècle dernier lorsque la MRBB fit apport à KBC de Cera Banque d’une part, des Assurances du Boerenbond Belge d’autre part. Outre ce pôle financier, la MRBB détient 100% d’Arvesta qui a réalisé en 2023 un chiffre d’affaires de 1,9 milliard d’euros, dont 215 millions en Wallonie via Walagri (Sombreffe) et peut, des semences aux engins John Deere, fournir à l’exploitant agricole tout ce dont il rêve.


L’an dernier, Avesta s’est porté acquéreur des activités belges du producteur d’aliments pour animaux For Farmers présent depuis 2012 dans notre pays après y avoir acquis deux unités de production. Il vient par ailleurs d’entamer à Mettet la construction d’une installation capable de produire, au départ de petits pois, des protéines destinées à l’alimentation tant animale qu’humaine. Avesta est également la société mère des 250 magasins Aveve qui quadrillent le pays. La MRBB est par ailleurs actionnaire à 46,47% de SBB Bedrijfsdienten, un coach d’entreprises fort d’une trentaine de bureaux et pour moitié, du groupe de services RH Acerta (CA de 127 millions).

Défenseur et fournisseur

Défenseur d’un secteur, le Boerenbond en est également le fournisseur et cette double casquette pose question. Si le Boerenbond a indubitablement favorisé le changement d’échelle de l’agriculture flamande, n’a-t-il pas bénéficié davantage aux entreprises du groupe qu’aux exploitants souvent incapables de faire face aux investissements nécessaires ? Une affirmation que le Boerenbond balaie chiffres à l’appui : à peine 5,6% du bénéfice consolidé de MRBB, explique-t-il, provient de produits et de services livrés à l’agriculture.

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