La Flandre des préjugés
Les Brabançons sont “bourguignons” (jouisseurs), les Limbourgeois lents, les Ouest-Flandriens travailleurs acharnés..
Monolithique, la Flandre? Pas le moins du monde! Elle a ses particularismes et ses préjugés. Souvent inculqués dès l’enfance, ces derniers se transforment en stéréotypes et derrière chacun d’eux se cache une histoire, commente Walter Weyns, professeur de sociologie à l’Université d’Anvers et spécialisé dans l’analyse des comportements culturels. Le côté bourguignon du Brabançon s’explique par la richesse de la terre qui lui permettait de jouir pleinement de la vie.
“Tout le monde croit que Doel se trouve dans la province d’Anvers.”
Inversement, la réputation de travailleur acharné, têtu et entreprenant de l’Ouest-Flandrien trouve son origine dans les ravages de la Grande Guerre. “Une partie de la province était à reconstruire et le reste ne valait guère mieux. Au 19e siècle, Bruges avait même gagné le surnom peu enviable de Bruges- la-Morte!
Aujourd’hui, Knokke attire la jet-set”, analyse le professeur qui interprète l’absence d’image de la province voisine, la Flandre-Orientale, par sa géographie: “Tout le monde croit que Doel se trouve dans la province d’Anvers et Zulte partage son équipe de football avec Waregem, c’est-à-dire la province d’à côté”.
Les Limbourgeois passent pour parler (et dès lors penser) lentement. “Parce que nous réfléchissons davantage”, rétorquent-ils après avoir intelligemment transformé en atout touristique leur patrimoine rural où, effectivement, tout est plus lent.
Les Anversois, enfin, pour qui la province se résume à leur seule ville, n’ont pas oublié qu’Anvers dominait le commerce international au 16e siècle et se considèrent toujours somme des sinjoren (seigneurs) alors qu’étymologiquement, il n’en existe plus. En effet, le quartier de la ville dont seuls les natifs pouvaient revendiquer ce titre ne comporte plus, depuis un moment déjà, de maternité.
D’après Radio 2
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