Le gouvernement flamand a trouvé un accord budgétaire après de longues discussions. Hausse de la prime d’assurance maladie, coupes dans les subventions et nouvelles recettes. Voici les principaux points.
Le gouvernement flamand est parvenu à un accord sur le budget 2026, a annoncé dans la nuit de dimanche à lundi le ministre-président flamand Matthias Diependaele (N-VA) sur le réseau social X. Ce dernier pourra donc prononcer sa “Déclaration de septembre” au parlement régional lundi à 14h00.
“Nous venons de parvenir à un accord important après de longues mais constructives discussions budgétaires. La Flandre envisage l’avenir avec ambition”, a publié M. Diependaele.
Hausse de la prime d’assurance maladie
L’un des points de friction les plus importants concernait l’augmentation de la cotisation annuelle d’assurance maladie. Celle-ci passerait d’environ 64 euros aujourd’hui à 100 euros par an en 2026. Pour les personnes plus vulnérables bénéficiant d’une intervention majorée, l’augmentation restera très limitée, à 35 euros par an (contre 32 euros actuellement).
Un effort budgétaire sans précédent
Ces derniers jours, le gouvernement flamand a réclamé 1,5 milliard d’euros pour maintenir le budget 2026 sur la bonne voie et atteindre l’équilibre budgétaire en 2027. Il s’agit d’un effort inédit au niveau flamand.
Les économies et recettes décidées seront présentées dans la Déclaration de septembre, mais certains éléments ont déjà fuité :
- Report d’investissements prévus pour économiser plusieurs centaines de millions d’euros.
- Réduction des recrutements et non-remplacement des fonctionnaires partant à la retraite, pour économiser environ 100 millions d’euros.
Réduction des subventions
Le gouvernement flamand réduit considérablement les subventions :
- Initialement, 70 millions d’euros devaient être économisés grâce à la réforme et à la suppression de subventions.
- 140 millions supplémentaires viendraient s’ajouter.
Exemples concrets
- “Bon frigo” : aide pour appareils ménagers à faible consommation. La suppression n’économiserait que quelques millions mais a une forte valeur symbolique.
- Prime scolaire annuelle : entre 23 et 70 euros selon l’âge. Sa suppression éventuelle reste incertaine.
- Prime à la rénovation : à partir de 2026, les revenus les plus élevés ne pourront plus en bénéficier.
La ministre de l’Énergie, Melissa Depraetere (Vooruit), souhaite réduire la facture énergétique de 290 millions d’euros grâce à la réforme des subventions, notamment celles accordées aux grandes entreprises pour les panneaux solaires.
Augmentation de certaines taxes
Le gouvernement prévoit également des recettes supplémentaires :
- Taxe kilométrique pour les camions : +90 millions d’euros dès 2026, jusqu’à 180 millions à partir de 2027.
- Réforme des droits de succession : le montant inscrit pour 2026 est bien inférieur aux 242 millions d’euros initialement prévus, il s’agirait plutôt de quelques dizaines de millions. La priorité sera donnée aux “personnes qui en ont le plus besoin” (célibataires sans enfants et conjoints survivants).
- L’objectif est aussi de supprimer les abus du régime des sociétés familiales, rendant l’exercice neutre sur le plan budgétaire dès 2026, comme demandé par Vooruit.
Notion élargie de revenu et contrôles
La “notion élargie de revenu”, prévue dans l’accord de gouvernement, sera appliquée : ce n’est pas uniquement le revenu professionnel qui servira de référence, mais un éventail plus large de revenus.
Concrètement :
- Toute personne prétendant à une prime ou une subvention devra signer une déclaration sur l’honneur attestant que ses revenus sont limités.
- Pas de cadastre du patrimoine, une mesure à laquelle s’opposaient la N-VA et le CD&V.
Une réforme complexe mais ambitieuse
Le gouvernement flamand cherche à combiner :
- Réduction des dépenses
- Augmentation des recettes
- Ciblage social précis
L’ensemble de ces mesures vise à préparer la Flandre à un futur budgétaire équilibré tout en limitant les abus et en ciblant les aides vers ceux qui en ont le plus besoin.