“Il faudrait mettre les villes à la campagne, l’air y est plus pur”, aurait ironisé en son temps Alphonse Allais. C’est un peu ce qui se passe en Flandre où l’ “appartementisation” des villages ruraux fait des ravages.
Les cellules familiales tendant à se réduire, il est logique de voir les logements suivre la même tendance. D’où une demande accrue d’appartements doublée d’une indéniable tendance migratoire. Si la construction de nouveaux appartements ralentit dans les villes, elle s’accélère en revanche dans les campagnes et y suscite de nombreux mécontentements dans la mesure où les communes rurales ne sont guère armées pour résoudre les problèmes pratiques (crèches, écoles, mobilité, etc.) engendrés par pareille densification.
“Avec 950 habitants par kilomètre carré, nous atteignons des normes urbaines”, s’insurge Gilles Bultinck, bourgmestre CD&V de Vosselaar, une commune rurale du Limbourg voisine de Turnhout, fermement décidé à inverser l’actuelle pratique en vertu de laquelle les promoteurs cherchent systématiquement à maximiser le nombre d’appartements pouvant être construits sur une parcelle. Notre point de départ, explique-t-il, sera désormais un logement par parcelle. “Nous pourrons certes y déroger, mais uniquement lorsque la construction d’appartements peut apporter une plus-value à l’environnement ou à la collectivité”, précise le bourgmestre.
Vosselaar n’est pas la seule entité confrontée à ce type de problèmes. Les communes flamandes croulent actuellement sous les demandes de permis, de sorte qu’elles n’ont guère le temps de développer une vision à long terme. S’y ajoute que souvent, elles manquent de moyens juridiques pour y parvenir et que le personnel venant à manquer, elles doivent recourir au privé. C’est, par exemple, le cas à Wuustwezel, commune distante d’une trentaine de kilomètres où, faute d’employé, les demandes de permis de bâtir sont depuis un moment déjà traitées par un free-lance.
D’après la VRT
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