Crise sur l’azote : non, la Flandre ne fait pas tout mieux que les autres
Le gouvernement Jambon en mort clinique sur le dossier azote. Issues ? Un accord de dernière minute ou un gouvernement minoritaire. Mais le discours confédéral de la N-VA en prend un coup.
Le ministre-président Jan Jambon (N-VA) n’a pas pu trouver une issue avant la date butoir qu’il s’était lui-même fixée. Dimanche, le leader nationaliste flamand a tenté une dernière proposition de compromis sur le dossier azote, mais le CD&V a claqué la porte des négociations.
La volonté de fixer un cadre réglementaire pour l’usage de l’azote par les établissements agricoles est sur la table depuis un an. Dans une région où l’agriculture industrielle est dominante, l’accord faisait mal : 41 exploitations fermées en 2025, quelque 120 par la suite. Imbuvable pour le puissant lobby du Boerenbond et pour le CD&V.
Vendredi dernier, une démonstration de force des tracteurs dans les rues de Bruxelles a fini de braquer les positions, après un premier échec des discussions survenu la veille. Le rabiot que s’est donné le ministre-président Jan Jambon n’aura pas suffi.
Quatre options possibles
Il reste désormais quatre options sur la table.
La première serait une dernière dramatisation permettant à chacun des partenaires de sauver la face dans un compromis obtenu à l’arrachée.
La deuxième consisterait en une crise larvée, avec un exécutif pratiquement à l’arrêt pour la dernière partie de la législature.
La troisième : un gouvernement minoritaire alliant N-VA et Open VLD comptant sur des soutiens extérieurs, notoirement de Vooruit et de Groen, mais sur ce dossier, ils risquent de ne pas être d’un grand secours.
La quatrième serait une nouvelle majorité, mise en place par une motion de méfiance constructive. Vooruit a déjà fait des ouvertures pour une coalition avec la N-VA, mais après la législature actuelle. Renégocier un programme de gouvernement pour un an, cela semble peu plausible.
La N-VA malmenée
En tout état de cause, voilà la N-VA malmenée avec son gouvernement en état de mort clinique. A l’heure où son président, Bart De Wever, revient avec sa volonté d’instaurer le confédéralisme comme solution aux maux belges, cette situation témoigne du fait que le Flandre… ne fait pas toujours mieux ce qu’elle fait elle-même.
En plus de défendre les agriculteurs, qui font partie de son noyau de soutien historique, le CD&V malmène aussi le discours principal de la N-VA, nationaliste et autocentré. Ce n’est peut-être pas l’objectif premier, mais c’est un effet indirect.
Mal en point dans les sondages, avec à sa tête un nouveau président, Sammy Mahdi, déterminé à le faire renaître de ses cendres, le CD&V se positionne à tous les niveaux. Au fédéral, avec son projet de réforme fiscale présenté sans avoir concerté ses partenaires. En Flandre avec cette crise où il montre ses biceps.
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