L’aéroport d’Anvers serait-il pratiquement en faillite? En tous cas, sa situation financière est à ce point mauvaise que la procédure dite “d’alerte” a été déclenchée, selon une enquête publiée par De Standaard et VRT NWS. Toute partie intéressée peut désormais demander la dissolution de l’exploitant de l’aéroport…
La situation financière de l’aéroport d’Anvers (Deurne) est jugée critique, selon une nouvelle enquête réalisée par les deux médias flamands. Pour la cinquième année consécutive, la société qui exploite l’aéroport (LEM Antwerpen) affiche des chiffres dans le rouge… Et ce, malgré les importantes aides publiques dont bénéficie l’aéroport régional.
Dettes et procédure d’alerte
Avec une dette avoisinant les 10 millions d’euros et une perte nette de 658.000 euros l’an dernier, l’aéroport d’Anvers est proche de la faillite. Sans compter qu’il voit ses réserves de trésorerie diminuer à vue d’œil: ses capitaux propres sont à nouveau passés sous la barre du zéro, comme ce fut le cas en 2021 et 2022. Bref, difficile pour la société de redresser le navire…
L’auditeur, qui vérifie les comptes annuels, a d’ailleurs déclenché une procédure dite « d’alerte », pour la troisième fois en quatre ans. Cette procédure permet à toute partie intéressée de demander la dissolution de la société par voie judiciaire.
Dépendance massive aux subventions
Début du mois de septembre, Vooruit mettait déjà en doute la viabilité de l’aéroport d’Anvers. Jugeant l’actuelle subsidiation par la Flandre de ses aéroports régionaux tout bonnement “absurde”.
Outre une aide de 5,4 millions d’euros allouée par le gouvernement flamand l’année dernière, le gouvernement fédéral contribue en effet à hauteur de 8,1 millions d’euros pour maintenir l’aéroport d’Anvers en activité. Cela représente 65 euros d’aide publique par passager qui atterrit ou décolle de Deurne.
Pourtant, les modalités de ces aides sont source de controverse et de litiges juridiques: « L’accord de subvention actuel serait basé sur un document datant de 2013, qui a expiré en 2019 », dévoile l’enquête. Or, les subventions continuent d’être versées… À tort?
Pour l’opposition (Vooruit), la coupe est pleine: plus question de subsidier un aéroport qui peine à se maintenir à flot. D’autant que le nombre de passagers est en baisse depuis plusieurs années: en moyenne, Deurne n’accueille plus que 570 passagers par jour. Soit bien loin des volumes enregistrés à Brussels Airport…
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