Le déficit public belge passera de 4,5% du produit intérieur brut (PIB) en 2024 à 5,4% en 2025, selon les dernières prévisions du Bureau fédéral du Plan publiées mercredi. Il restera stable jusqu’en 2028, avant d’atteindre 6,5% du PIB en 2030. La dette publique, elle, culminerait à 120% du PIB à cette échéance.
Le Bureau du Plan souligne que les décisions politiques prises jusqu’ici ne permettent pas d’atteindre les objectifs budgétaires. En 2025, les dépenses sociales et militaires (notamment liées au respect de la norme Otan) pousseront les dépenses primaires à la hausse. Toutefois, ces dernières diminueront dès 2026.
Les frais de fonctionnement des administrations seront réduits, tandis que les prestations sociales seront stabilisées en proportion du PIB à partir de 2026. La remontée du déficit en 2029 et 2030 s’explique principalement par la baisse des recettes due aux réductions fiscales (notamment l’impôt des personnes physiques) et par la hausse des charges d’intérêts.
Des réformes utiles mais insuffisantes
Les mesures structurelles adoptées ont un effet bénéfique sur l’emploi et limitent les dépenses, mais elles ne compensent pas les effets d’un contexte international défavorable, les coûts militaires accrus, la réforme fiscale et la hausse des taux d’intérêt.
Baudouin Regout, commissaire au Bureau du Plan, résume : « De nouvelles décisions s’imposent en vue d’assainir les finances publiques ».
Une conjoncture mondiale défavorable
Le contexte économique mondial reste fragile, impacté par la politique commerciale jugée « erratique » des États-Unis. Malgré cela, la croissance mondiale pourrait se maintenir autour de 3% dans les années à venir.
Dans la zone euro, la croissance devrait passer de 0,9% en 2025 à 1,4% en 2026, grâce à la consommation et à l’investissement, avant de ralentir légèrement (1,2% en moyenne sur 2027-2030).
Croissance belge modeste mais soutenue
En Belgique, les exportations baisseront pour la troisième année consécutive en 2025. Toutefois, la demande intérieure (ménages, entreprises, investissements publics) permettra une croissance de 1,3% cette année-là.
Elle devrait ensuite ralentir : 1,1% en 2026, 0,9% en 2027. Mais les allégements fiscaux attendus redonneront de l’élan : 1,2% en 2028, 1,4% en 2029 et 2030.
L’inflation reculerait à 2,1% en 2025 et 1,3% en 2026. Toutefois, l’introduction de l’ETS2 (système européen d’échange de quotas d’émissions) devrait la faire temporairement remonter à 2,4% en 2027, avant une stabilisation à 1,7% les années suivantes.
Le marché de l’emploi reste dynamique
La population active belge progressera de 198.000 personnes entre 2025 et 2030, en raison d’un taux de participation accru des travailleurs plus âgés, lié aux réformes sur le marché du travail et les pensions.
La limitation dans le temps des allocations de chômage pourrait avoir un effet négatif administratif, mais pourrait aussi inciter davantage de personnes à chercher un emploi.
Le Bureau du Plan prévoit une création nette de 30.000 emplois dès 2025, qui devrait s’accélérer ensuite, pour atteindre 263.000 nouveaux emplois entre 2025 et 2030.