Jean-François Tamellini a remplacé Marc Goblet, malade, comme secrétaire général du syndicat socialiste.
Jean-François Tamellini a connu son baptême du feu. A la fois médiatique, avec une semaine rythmée par de nombreuses interviews, et professionnel avec la reprise des réunions du groupe des 10. Le Montois âgé de 42 ans a donc pris le relais de Marc Goblet, en retrait temporaire de ses mandats syndicaux pour des raisons de santé.
Jean-François Tamellini est entrée en fonction comme conseiller économique de la FGTB métal (CMB) en 1999, à l’âge de 25 ans.
Sur la forme, l’évolution est frappante : on passe d’un chauffagiste qui a gravi tous les échelons à un économiste (Université de Mons), engagé comme expert à la FGTB dès la sortie de ses études. Le langage est plus policé. Plus moderne aussi. Plus doux ? On a pu le penser pendant quelques heures. Dans ses toutes premières déclarations, Jean-François Tamellini n’a pas parlé de faire tomber le gouvernement mais de le faire reculer. Il a évoqué le souci de ” ne pas se mettre à dos les indépendants et les étudiants “, d’éviter que les mouvements sociaux ne deviennent ” contre-productifs ” en suggérant de mieux cibler les actions vers ” ceux qui tiennent les rênes de l’économie “.
Mais ne vous y méprenez pas. Jean-François Tamellini vient des métallos wallons, de la branche la plus dure de la FGTB. Secrétaire fédéral depuis fin 2012, il a participé à l’élaboration de la stratégie du syndicat face au gouvernement Michel. Bref, il n’a pas peur d’aller au ” rapport de force ” pour tenter de faire triompher sa cause.
L’arrivée de Jean-François Tamellini pourrait faciliter le retour à des actions en front commun. Il apprécie son homologue de la CSC Marie-Hélène Ska et convient de la nécessité de ” ressouder le dialogue ” entre les deux syndicats. Rappelons que Marie-Hélène Ska avait déclaré il y a quelques mois : ” Je pense que je suis tout ce que Marc Goblet déteste : une femme, qui a fait des études et qui lit ses dossiers “. Malgré tous les démentis, de tels propos laissent des traces. Aujourd’hui, les deux leaders syndicaux peuvent repartir d’une feuille blanche.