Une entente politique pour sauver le budget de la Belgique
La secrétaire d’Etat Alexia Bertrand (Open VLD) appelle à l’unité. Le PS dit ne pas avoir fait tomber le gouvernement pour éviter le désastre. Mais en coulisses, certains veulent “tuer” les libéraux flamands. Un « environnement toxique ».
Au cœur de l’été, alors que la reprise politique se dessine, la secrétaire d’Etat fédérale Alexia Bertrand (Open VLD) retape sur le clou de l’urgence budgétaire. Et en appelle à une improbable union nationale pour faire face à ce retour des déficits excessifs et de la dette galopante.
Le PS, par la voix du député Malik Ben Achour dans L’Echo, souligne que c’est la raison pour laquelle son parti a décidé d’être responsable en ne faisant pas tomber le gouvernement sur la crise des visas iraniens. « On serait partis pour plusieurs mois d’affaires courantes.”
Mais au-delà de cela, que de tensions et d’incompréhensions… Le PS et le MR se rejettent tous les deux la faute des réformes qui n’ont pu être réalisées.
« Le pire qu’il puisse arriver »
Si elle se félicite des dernières prévisions du Comité de monitoring du budget, légèrement plus favorable pour 2024, Alexia Bertrand soulignait, lundi 14 août sur X (ex-Twitter) : « Le principal défi sera de former un gouvernement aussi vite que possible après les élections. Un gouvernement en affaires courantes est le pire qu’il puisse arriver pour un budget.”
Contrairement à ce que l’on croit parfois, l’absence de gouvernement de plein exercice laisse filer les dépenses telles qu’elles sont et empêche de prendre des mesures correctrices.
L’ancienne députée MR, qui a rejoint l’Open VLD pour décrocher ce poste, ajoute : « A tous les partis qui expriment régulièrement leur préoccupation sur le budget : si vous pensez-vraiment ce que vous dites, alors votre priorité doit être de collaborer de façon constructive à un nouveau gouvernement. »
Le message s’adresse singulièrement à la N-VA. Ces dernières semaines, l’opposition des nationalistes flamands était d’autant plus féroce que ses principaux rivaux, l’Open VD et le CD&V, sont mal en point dans les sondages, à leur plancher historique, autour voire sous les 10%.
« Un environnement toxique »
Pour comprendre la raison de cet appel, sans doute faut-il feuilleter aussi… l’hebdomadaire populaire flamand Dag Allemaal. On y découvre les états d’âme de la députée fédérale Goedele Liekens (Open VLD) : elle évoque « l’environnement toxique » qu’est devenue la rue de la Loi.
« L’Open VLD est dans les cordes, certains collègues d’autres partis disent littéralement: ‘Maintenant, nous allons complètement détruire ce parti’. » Suiviez son regard : l’élue libérale vise, sans le dire explicitement, le Vlaams Belang et la N-VA.
« C’est difficile de travailler dans un monde aussi dur, souligne-t-elle. Certains collègues me disent ‘Bonjour Goedele’ le matin, puis tweetent des choses horribles à mon sujet. Je me demande alors : Really ? Est-ce vraiment le même ? » Et l’élue de se demander si cela vaut encore la peine de se présenter, quand sa propre fille lui déconseille.
Le budget est si loin…
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