Comme les années précédentes, c’est à Namur que le président fédéral de la FGTB, Thierry Bodson, a tenu ce jeudi son discours du 1er Mai. “L’analyse politique est simple: en attaquant l’assurance chômage, les pensions, l’assurance maladie,… le gouvernement est en train d’exploser le modèle de sécurité sociale que nous avons construit pendant 80 ans. Il détruit, attaque, mais ne construit rien”, y a-t-il dit. Face à ce constat, “il faut qu’il y ait des anoraks rouges dans les rues toutes les semaines”, a insisté le patron du syndicat socialiste.
“Le combat va être rude. Il va être long et il va falloir le diversifier. Je suis heureux d’être le président d’un syndicat où chacun prend ses responsabilités: les cheminots sont dans la bagarre depuis des mois et ils ont raison. Les enseignants sont dans les rues depuis des mois et ils ont raison. Il y a des actions prévues par la CGSP, par le secteur non-marchand, une action nationale le 27 juin,… Ce qui compte, c’est d’avoir une contestation sociale permanente”, a souligné Thierry Bodson.
“Nous serons en résistance le temps qu’il faudra, avec un calendrier d’actions qui est déjà prévu au-delà de septembre. Nous serons les gauchistes de service et nous l’assumons. Nous serons les défenseurs des droits humains, nous serons les féministes qui s’élèvent contre les attaques faites aux femmes, nous serons comme les coquelicots qui peuvent fleurir sur des sols arides, dont ceux de l’Arizona, et repousser plus nombreux après le combat”, a promis le président du syndicat socialiste.
“On aura beau essayer de nous ensevelir sous des tonnes de mensonges, nous refleurirons partout où l’on ne nous attend pas et dans un plus grand nombre”, a-t-il ajouté en soulignant la nécessité “de rester dans la rue pour sensibiliser tous les travailleurs, y compris ceux qui pensaient qu’ils ne seraient pas touchés par les mesures du gouvernement”.
Un exécutif fédéral que le syndicat aimerait voir tomber avant la fin de la législature même s’il sait que ce combat-là n’est jamais simple. Mais si c’était le cas, “nous serions quand même heureux d’y avoir participé”, a ironisé Thierry Bodson.
Tout au long de son discours, ce dernier n’a pas eu de mots assez durs contre les mesures annoncées par le gouvernement De Wever. “Il faut dire les choses comme elles sont: nous avons devant nous, depuis 3 mois, un gouvernement de droite, dont l’accord était une véritable douche froide”, a pointé le président de la FGTB.
“Cet accord, c’est de l’enfumage. En réalité, la seule promesse qu’ils tiennent, c’est l’exclusion des chômeurs après deux ans”, a-t-il poursuivi. Selon le syndicat socialiste, 140.000 personnes seront ainsi exclues du chômage au 1er janvier 2026, “un choc impossible à absorber pour les CPAS”. “Ce qui signifie qu’à la fin du mois de janvier prochain, des milliers de personnes n’auront absolument plus rien pour vivre. Et quand on le dit au gouvernement, il n’écoute pas. C’est hors-sol et odieux”, a encore martelé Thierry Bodson, non sans rappeler que seuls 13.000 chômeurs y sont inscrits depuis plus de 15 ans. “Peut-on exclure 140.000 personnes pour ces 13.000-là?”, s’est-il faussement interrogé.
Egalement dans la ligne de mire du responsable syndical: Les Engagés “qui ont perdu leur âme” en montant dans la majorité mais aussi les socialistes flamands de Vooruit. Les deux formations avaient justifié leur entrée dans l’exécutif par la défense de l’index, entre autres. “Trois mois plus tard, ils ont oublié leurs grandes déclarations et l’index est postposé.”
Quant au dossier de la taxation des plus-values dont Vooruit avait fait une condition de son entrée dans la majorité, “je croyais que Conner Rousseau était plus stratège que ça: avec quelle arme va-t-il négocier cette taxation alors qu’il a plié dans tous les dossiers socio-économiques et qu’il n’a plus aucune cacahuète en poche face à De Wever?”
Pour la FGTB, la réponse à ces attaques – nombreuses – se fera dans la rue, avec notamment une journée d’actions le 27 juin. “La CSC a dit qu’elle ne viendrait pas avec nous mais si elle voit que nous sommes nombreux à nous mobiliser, je vous promets qu’elle nous rejoindra. Comme d’habitude, il aura fallu les hélitreuiller mais les militants de la CSC seront avec nous”, a conclu Thierry Bodson.