Taxe sur les plus-values, amnistie fiscale, tax-shift…: la fiscalité, au frigo après les confrontations, sera le test ultime de l’Arizona
“Est-elle vraiment nécessaire cette réforme fiscale?”. Après un ultime clash provoqué par Georges-Louis Bouchez, le dossier a été renvoyé en groupe technique. Taxe sur les plus-values et amnistie fiscale au menu. L’Arizona avance sur l’emploi et les pensions, mais la dernière montagne devra être montée, avec le risque d’une ambition réduite à zéro. L’ombre de la Vivaldi est là
Le dernier compromis proposé par le formateur royal, Bart De Wever (N-VA), en matière de fiscalité concerne un montant de 2,5 milliards et ouvre la porte à une taxation des plus-values. Acceptable pour le MR? Visiblement pas. L’Echo évoque toutefois, ce jeudi, la piste d’une nouvelle amnisie fiscale, qui serait sur la table. Pourrait servir de monnaie d’échange?
Clashes en série
Le dossier, sensible, a en tout cas été renvoyé pour révision dans un groupe d’experts. Mardi, peu avant que le formateur ne voit sa mission prolongée, un dernier clash avait eu lieu entre le président du MR, Georges-Louis Bouchez, et son collègue du CD&V, Sammy Mahdi. “Finalement, est-elle vraiment nécessaire cette réforme fiscale?”, aurait lancé le libéral.
Comme une bravade, alors que le sujet est crucial pour le CD&V… Comme un rappel, aussi, de ce débat longuement mené durant la Vivaldi, en vain.
Avant cela, MR et Vooruit s’étaient affrontés sur la lutte contre la fraude fiscale, tandis que les tensions sont récurrentes au sujet de la contribution des “épaules les plus larges” voulues par les socialistes flamands.
Une redite de l’ancienne législature
L’Arizona avance de façon constructive sur les dossiers “emploi” et “pensions” avec la fin janvier pour horizon. Mais la fiscalité est, donc, temporairement mise au frigo.
“Réduire les charges pour valoriser davantage: c’était LA promesse de tous les partis, souligne le politologue Dave Sinardet. Mais plus la formation se prolonge, moins il en reste.”
La réfome fiscale s’oriente davantage vers un “tax-shift”, un glissement de taxes, que vers un “tax cut”, une réduction. C’est ce qui fait enrager le MR: Georges-Louis Bouchez et les siens ont promis qu’il n’y aurait pas de nouveaux impôts, mais aussi que la pression fiscale diminuerait.
Un fameux défi, pratiquement impossible, alors qu’il convient de réduire le déficit et de réaliser un effort de 23 milliards sur une législature. Sauf à miser sur un improbable effet retour: c’est encore et toujours le même refrain.
“Plus jamais ministre”
Le fantôme de la Vivaldi est omniprésent dans la discussion. En témoignait cet autre clash, le 23 décembre, entre Georges-Louis Bouchez et le ministre des Finances sortant, Vincent Van Peteghem (CD&V).
“Trouve-toi un autre job. Je veillerai personnellement à ce que tu ne puisses plus jamais devenir ministre“, avait lancé le libéral. Le litige était alors la fameuse réforme des droits d’auteur, une pilule que les libéraux avaient eu du mal à avaler, tant elle est préjudiciable pour le secteur des Techs, pourtant un important vecteur de développement.
Sammy Mahdi, président du CD&V, avait alors partagé une photo d’un ring de boxe, ironisant: “C’était moins violent ici qu’à la table des négociations“.
On n’en est plus là. Georges-Louis Bouchez avait d’ailleurs convenu qu’il n’y avait “rien de personnel” contre Vincent Van Peteghem. Mais l’ombre du passé planne sur ce qui sera l’épreuve ultime de l’Arizona.
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