L’éventualité d’une taxe qui financerait les investissements dans la Défense échauffe les esprits au sein de la majorité. Le vice-Premier ministre des Engagés, Maxime Prévot, a ouvert la porte à ce scénario samedi dans les colonnes de La Libre et lundi auprès de Het Laatste Nieuws. Le président du MR, Georges-Louis Bouchez, a voulu la refermer aussitôt.
Cette semaine, le Premier ministre Bart De Wever et le ministre de la Défense Theo Francken se rendront à La Haye pour un sommet de l’OTAN qui décidera de faire passer la norme de dépense des Alliés à 5% du PIB, soit, en principe, 3,5% pour les dépenses militaires pures et 1,5% pour les dépenses de résilience (aménagement des infrastructures, cybersécurité, etc.).
Ce n’est que cette année que la Belgique atteindra les 2% fixés en 2014. Le financement de cet effort demeure incertain. Arriver à 3,5%, même dans dix ans, relève dès lors de la gageure.
Une majorité divisée
L’idée d’une taxe Défense circule. Personne ne l’a réclamée jusqu’à présent dans la majorité mais tout le monde ne l’écarte pas. “La créativité doit devenir un allié. Ne tirons pas de plans sur la comète. Nous devrons avoir un débat serein au sein du gouvernement, mais on vit à une époque où plus aucun tabou n’est possible”, a fait remarquer M. Prévot.
“Des trois options que j’ai évoquées (taxes, économies, endettement) , je pense qu’aucune ne peut être évacuée parce qu’aucune, à elle seule, ne permettra de résoudre l’équation budgétaire”.
“On ne peut plus taxer dans le pays le plus taxé du monde!”
L’option n’est pas envisagée par un MR déjà sur les charbons ardents à cause de la future taxe sur les plus-values, toujours en discussion au sein du gouvernement. “Avec le MR, il n’y aura aucun impôt en plus. Ni pour la Défense, ni pour le budget général. On ne peut plus taxer dans le pays le plus taxé du monde ! Le problème de la Belgique n’est pas un problème de recettes mais bien de dépenses. Arrêtez de gaspiller l’argent du citoyen avant de parler impôt. Avec le MR, pas de taxe !” a averti lundi M. Bouchez sur X.
Sur le même canal, M. Prévot a précisé qu’il n’avait aucune envie de nouvelle taxe, de coupes dans le budget ou d’un endettement accru. “J’ai juste l’honnêteté intellectuelle de dire que face aux milliards que ce gouvernement et les suivants devront progressivement dégager pour pouvoir financer les dépenses de défense, on ne pourra pas se permettre d’avoir de tabous car il faudra bien trouver l’argent quelque part. Il ne pousse pas encore sur les arbres”, a-t-il expliqué.
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