Les propositions faites par le Premier ministre, Bart De Wever, pour trouver des milliards suscitent le débat au sein de la coalition. Tout le monde ne s’y oppose pas, pourtant… En Flandre du moins, avec des noms réputés comme Mark Delanote et Stijn Baert.
L’effort à réaliser pour mettre le budget fédéral dans les rails est considérable. Le Premier ministre, Bart De Wever, parle d’au moins dix milliards, mais les libéraux ont déjà évoqué le chiffre de vingt milliards, plus proche de la vérité.
Dans sa première note de négociations, Bart De Wever a déposé deux propositions qui font et déjà débat au sein de l’Arizona. “Dingue”, nous glisse l’un. “Ce n’est pas sérieux”, confie un autre.
De quoi s’agit-il? D’une part, d’un saut d’index, c’est-à-dire un gel de toute augmentation salariale, même en lien avec l’inflation. De l’autre, une hausse de la TVA actuellement à 6%, qui concerne notamment des produits alimentaires.
Les syndicats sont vent debout.
Deux économistes positifs
Pourtant, en Flandre, deux économistes de renom valident plutôt ces idées, même si elles ne sont que des ballons d’essai.
Mark Delanote, professeur de droit fiscal à l’UGent, à qui l’on devait le projet de réforme fiscale du ministre CD&V Vincent Van Peteghem se prononce: “La coalition ne semble pas prête à parler sérieusement d’un saut d’index. Ce n’est pourtant pas une idée si sotte que cela.“
Confronté à d’épineux problèmes budgétaires, plusieurs Premiers ministres ont déjà eu recours à cela, dont un certain Jean-Luc Dehaene. Sammy Mahdi, président du CD&V, estime pourtant que cela est “non négociable”. David Clarinval, vice-Premier MR, estime que cela est “inenvisageable”.
“Il y a un accord de gouvernement, je respecte cet accord, et donc on ne touchera pas à l’indexation automatique des salaires, dit le libéral. Laquelle permet une augmentation de 5,5 % du pouvoir d’achat pour les travailleurs. Donc, pour le MR, un saut d’index est inenvisageable.”
En ce qui concerne la hausse de la TVA, Stijn Baert, économiste du travail à l’UGent, est lui assez positif: “Si on utilise ces revenus pour réduire les charges sur le travail, une hausse de la TVA sur certains produits économiques est logique, dit-il. C’est la plus claire redistribution de ceux qui ne travaillent pas (et qui paient aussi la TVA) vers ceux qui travaillent.”
Pas sûr, toutefois, que l’Arizona choisisse vraiment ces chemins-là. Une deuxième note de Bart De Wever est attendue.