Renforcement des contrôles “contre l’immigration irrégulière”, même la police se pose “beaucoup de questions”

Illustration © belga

Le syndicat policier SNPS se pose « beaucoup de questions » concernant le renforcement des contrôles à l’entrée du territoire belge, une mesure annoncée jeudi par le gouvernement fédéral. « Avec qui, quoi et comment ces contrôles seront-ils effectués ? Cela risque de nuire à d’autres missions », a commenté le président du SNPS, Carlo Medo.

Le ministre de l’Intérieur, Bernard Quintin (MR), et la ministre de l’Asile et de la Migration, Anneleen Van Bossuyt (N-VA), ont annoncé jeudi que les contrôles à l’entrée sur le territoire belge seront renforcés, principalement sur des axes routiers importants, des lignes de bus et ferroviaires en contact avec les pays limitrophes, ainsi qu’à l’arrivée de certains vols en provenance de l’espace Schengen. L’objectif du gouvernement fédéral est de lutter « contre l’immigration irrégulière et secondaire ». Les actions seront menées en collaboration entre la police fédérale, la police locale et l’Office des étrangers, ont indiqué les deux ministres.

Selon le président du SNPS, Carlo Medo, la police n’a pas encore été informée de ces nouvelles mesures. Le syndicat s’interroge donc sur la manière dont ce renforcement sera effectivement mis en place. « Ce n’est pas bien d’apprendre cela par les médias », a-t-il déclaré. Il ajoute qu’il reste encore de nombreuses questions à éclaircir. « Nos agents de police seront-ils équipés pour cette tâche ? Qu’en est-il de leur bien-être ? Et surtout : qui effectuera ces contrôles ? (…) Cela risque de nuire à nos autres missions », a-t-il affirmé.

Le représentant du SNPS, qui considère que ces contrôles sont une bonne initiative en soi, s’attend à ce qu’une clarification soit apportée lors d’un prochain comité de concertation, pour lequel une lettre a déjà été adressée en ce sens.

Présence d’immigrés en situation irrégulière

Au cours de la dernière décennie, la Belgique a été confrontée à une présence d’immigrés en situation irrégulière, en lien avec les crises migratoires mondiales et européennes. Les demandes d’asile ont connu un pic en 2015-2016, atteignant près de 45 000 dossiers, avant de diminuer progressivement pour se stabiliser autour de 18 000 demandes annuelles récemment (Eurostat). Malgré ces fluctuations, environ 25 000 ordres de quitter le territoire ont été émis en 2022, illustrant la complexité du retour des personnes en situation irrégulière (Office des étrangers).

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