Proximus: Guillaume Boutin et la direction dans le collimateur de la N-VA et du MR
Alors que l’action ne cesse de chuter, les négociateurs de l’Arizona réclament un changement de tête et de stratégie. Pourtant, une rencontre Bouchez – Boutin avait donné lieu à une communication partagée. Mais la N-VA a des mots durs.
Proximus est sous la haute surveillance des négociateurs fédéraux. La dégringolade de l’entreprise publique en bourse ne laisse pas l’actionnaire politique indifférent, avec une perte d’un quart de sa valeur depuis le début de l’année et de trois quarts depuis son introduction en 2004.
La N-VA et le MR réclament du changement à sa tête. Les libéraux francophones avaient déjà estimé que “l’Etat est le pire actionnaire” et mis en cause la stratégie du CEO, Guillaume Boutin. La N-VA n’est pas en reste, désormais.
“Pourquoi le gouvernement continue-t-il, malgré le malaise persistant, à faire confiance à Guillaume Boutin, dont le mandat a été prolongé de six ans en juillet dernier ?”, s’interroge Michael Freilich, ce jeudi au Tijd.
Un bras de fer Bouchez – Boutin
Après les vives critiques de Georges-Louis Boucgez, Guillaume Boutin l’avait longuement rencontré. A l’issue de cette discussion, le CEO de Proximus avait communiqué: “Gérer une entreprise de la taille de Proximus dans un secteur en pleine transformation est un défi quotidien, écrivait-il. Proximus se doit d’anticiper l’évolution des besoins en connectivité pour les 80 prochaines années et cela implique d’investir massivement dès aujourd’hui dans nos réseaux. Investir plus, c’est moins de trésorerie à court terme, ce qui impacte notre cours de bourse. Mais c’est surtout un levier pour créer de la valeur à long terme et assurer l’avenir de Proximus.”
“Proximus est une entreprise avec un potentiel formidable, ajoutait-il. Nos récents résultats financiers et commerciaux ont été excellents : entre 2020 et 2023, nous avons gagné des parts de marché, nos revenus ont augmenté de 7%, et nous prévoyons une nouvelle croissance d’environ 3% pour 2024. Notre déploiement de la 5G vise à couvrir l’ensemble du pays d’ici 2026, et nous avons acquis plus de spectre que nos concurrents pour garantir le meilleur réseau mobile à nos clients. Nos réseaux de fibre optique couvrent déjà 40% du pays et nous en ajoutons 10% par an.” Le CEO se félicitait aussi de sa stratégie d’internationalisation.
Conclusions? “Avec Mr. Bouchez, nous avons un amour particulier pour les entreprises porteuses d’une vision claire et de projets ambitieux, internationaux et positifs pour la société. Et avec leurs centres de décision en Belgique! Nous avons aussi évoqué le rôle de l’Etat dans Proximus. Et suite au récent transfert de la participation de l’Etat à la SFPIM, tant la direction que le Conseil d’administration sont ouverts à une nouvelle évolution de son rôle.”
Le président du MR avait relayé ce message. Mais visiblement, cela n’a pas suffit pour apaiser le débat politique.
“Revoir la prolongation du mandat”
“Au lieu de mettre la pression, on lui donne carte blanche, déplore Michael Freilich (N-VA). C’est inédit de voir une telle destruction de valeur boursière ainsi récompensée. De plus, cette prolongation a eu lieu pendant les affaires courantes du gouvernement.”
Sur son site web, il ajoute que le prochain gouvernement fédéral doit “revoir” ce mandat prolongé, reflétant ainsi la position de son parti.
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