Proximus: ce n’est pas le temps pour l’Etat de vendre, mais le cours de l’action triplera… d’ici 2028

Guillaume Boutin et Stefaan De Clerck, CEO et président du conseil d'administration de Proximus. (Belfa)
Olivier Mouton
Olivier Mouton Chef news

Le président du conseil d’administration de l’entreprise publique, Stefaan De Clerck, met en garde le gouvernement. Avant son départ, le CEO Guillaume Boutin annonce des jours meilleurs en bourse.

Vendre des participations dans des enteprises publiques pour remplir le fonds d’investissements dans la défense? L’Etat est à la recherche de quatre milliards et la cession d’une partie des actions dans les banques (Belfius, BNP Paribas) pourrait y contribuer.

Par contre, pas question de miser sur Proximus (ou bpost) dont le cours de l’action a dégringolé ces dernières années, perdant 80% depuis 2019.

Depuis l’Inde, où il participe à la mission économique belge, le président du conseil d’administration de Proximus, Stefaan De Clerck, confirme que ce n’est pas le moment: “Le timing n’est pas bon pour changer l’actionnariat de Proximus maintenant. Nous avons besoin pour le moment du soutien de nos actionnaires dans notre stratégie d’investissement”.

Un retour sur investissement

Pour l’action Proximus, des temps meilleurs sont à venir. “Nous sommes effectivement dans la situation où nous sommes dans l’attente d’un retour de la croissance du cours de Proximus, acquiesce Stefaan De Clerck. Elle arrivera dans les prochaines années, quand la phase d’investissement massive que nous vivons actuellement sera derrière nous.”

Le CEO de l’entreprise, Guillaume Boutin, ne dit pas autre chose depuis le Mobile World Congress de Barcelone. “Le cours de l’action va être multiplié par trois, pronostique-t-il à la Libre. Quand? Quand le flux de trésorerie disponible va revenir et quand va-t-il revenir ? Quand la fibre sera terminée, en 2028. Et c’est très important de se dire que quand on aura terminé la fibre, on sera bon pour les cinquante prochaines années.”

L’entreprise publique investit sur fonds propres dans le déploiement de la fibre optique et le réseau, à concurrence de 6 milliards d’euros. Un chantier entrepris avec beaucoup de retard.

“Demain, si je veux faire remonter le cours de l’action, je peux dire que j’arrête la fibre et je donne 500 millions d’euros en dividende, précise encore Guillaume Boutin. Mais qu’est-ce qu’on veut pour le pays ? On veut une infrastructure essentielle pour le développement économique du pays ou on préfère avoir une vision court terme ? Nous, on a voulu voir à long terme pour l’avenir de Proximus mais aussi pour la Belgique pour pouvoir être certain que l’infrastructure du pays soit à la hauteur de ce qu’il se passe ailleurs en Europe.”

La recherche d’un remplacement

Guillaume Boutin entend bien défendre son bilan, vivement critiqué par la N-VA et le MR, avant de partir pour un nouveau défi. Le 15 mai prochain, il deviendra CEO pour les investissements et la stratégie. Comme un pied de nez à ses détracteurs.

Proximus a entamé la procédure pour le remplacer. Les candidatures tant internes qu’extérieures seront considérées. Une direction ad interim est également prévue car le délai du 15 mai semble trop court pour finaliser le choix.

Outre la poursuite de ces investissements stratégiques, le successeur de Guillaume Boutine devra décider de la prolongation de la stratégie internationale, vers l’Inde et les Etats-Unis. Peu avant d’annoncer son départ, Guillaume Boutin avait été propulsé à la tête de Proximus Global, une structure crée pour chapeauter toutes ces activités.

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