Le gouvernement fédéral veut impliquer les Régions dans l’effort budgétaire, notamment pour financer les dépenses de défense. Mais du côté wallon, on rappelle qu’on fait déjà sa part.
Face à la pression européenne et aux nouvelles normes de l’OTAN – qui visent 5 % du PIB pour la défense d’ici 2035 –, le ministre du Budget Vincent Van Peteghem (CD&V) appelle à un effort collectif. La Belgique vise pour le moment seulement 2 % d’ici 2033, mais même cet objectif nécessite de trouver de nouvelles marges. Il s’agit tout de même de 34 milliards d’euros supplémentaires.
En plus, le ministre estime que la nouvelle norme de 5% – 3,5% de dépenses militaires et 1,5% de dépenses d’infrastructure – limite les investissements venus des Régions à ces dernières. Chacun doit faire sa part, prévient Van Peteghem, en marge de la présentation d’une étude sur dix années de finances publiques par l’Institut Belge des Finances Publiques (IBFP).
Effets retour
De manière générale, Vincent Van Peteghem a admis que les perspectives budgétaires belges ne sont pas positives, “mais cela ne doit pas conduire à une réduction de nos objectifs”, a-t-il souligné. “Nous devons nous en tenir à la trajectoire pluriannuelle telle que présentée à l’Europe.” Selon lui, cela signifie également que si les effets-retour de certaines mesures, prévues dans le budget pluriannuel, sont inférieurs aux prévisions, un ajustement sera nécessaire. “Nous devrons nous évaluer chaque année”, a-t-il déclaré.
Les entités fédérées doivent également procéder au même exercice, “car nous avons soumis nos plans ensemble à l’Europe“. Vincent Van Peteghem a également souligné que des discussions sont toujours en cours concernant un nouvel accord de coopération.
La Wallonie conteste
“Nous y travaillons et nous avançons”, avait déclaré à ce sujet le ministre wallon de l’Economie, Pierre-Yves Jeholet, interrogé en début de semaine au parlement régional. Mais la Région ne sera pas la vache à lait du Fédéral, y compris pour financer la défense”, avait-il averti.
“Que les choses soient claires: ce n’est pas, via de nouvelles taxations, à la Région wallonne de faire cet effort, au-delà de tout ce qu’elle fait déjà aujourd’hui“, dont les 750 millions d’euros investis dans l’activité industrielle d’ici la fin de la législature, avait ajouté le ministre wallon.